mardi 21 juin 2011

Le loup dans la bergerie, de Gunnar Staalesen


Varg Veum est un héros de roman policier. Ce qui veut dire qu’il a la quarantaine, est divorcé, taciturne, boit à ses heures perdues, a des relations compliquées avec les autres (son ex-femme, son fils, les femmes qu’il tente de séduire…) et mène des enquêtes sur des meurtres mystérieux en oubliant régulièrement de respecter la loi et la police. Il aurait pu être marié et heureux, sociable et même pire, végétarien et adepte d’une vie saine sans alcool ni tabac, où il va à son bureau en vélo et fait du jogging avec son labrador ! Ca nous aurait changés, mais il faut croire que ce sera pour une prochaine fois.

Varg, donc, est un détective privé plus au moins au chômage technique, qui reçoit deux demandes de filature concernant une seule et même femme en une semaine. Cela l’intrigue, et il la suit dans tous ses déplacements la semaine qui suit. Il ne découvre rien d’exceptionnel, jusqu’à ce que la femme soit retrouvée un matin assassinée dans sa voiture. Varg, qui l’avait surveillée la veille est soupçonné par l’un des policiers (qui ne le porte pas dans son cœur) et se retrouve obligé d’enquêter pour prouver son innocence. La vie en apparence bien sous tous rapports de cette femme présente assez vite des zones d’ombre qui vont transformer l’affaire en un vrai sac de nœuds.

Si je n’ai pas détesté ce livre, je dois dire que je me suis malheureusement pas mal ennuyée. L’intrigue est très classique et n’a réussi à aucun moment à être véritablement palpitante. Le héros n’est ni spécialement sympathique ni antipathique, il m’a laissée complètement indifférente. Il a malgré tout une certaine ironie qui aurait pu me plaire si elle avait été plus présente.
J’ai acheté ce livre en grande partie pour le fait qu’il soit nordique, et se passe dans la ville de Bergen, que je ne connais pas, mais qui est très belle et semble avoir une atmosphère particulière, où la pluie semble donner un certain charme (un peu comme en Irlande). J’en ai été pour mes frais, car à part une énumération de rues, la visite de Bergen a été très limitée et j’ai eu le sentiment que le livre aurait pu se passer dans n’importe quelle ville, voire même dans n’importe quel pays. 

 (et maintenant j'ai une atroce envie d'aller à Bergen, c'est malin !)

Peut-être est-ce dû à l’époque ? J’ai été surprise de voir que le livre se passait dans les années 70, moi qui le croyais récent. Il a un peu mal vieilli et peut-être est-ce cet aspect qui m’a le plus frappée. C’est triste, mais quand j’entends parler de filatures et de coups de téléphone passés dans des cabines, je me rends compte que ce monde est bien différent de celui qu’on connait aujourd’hui. Ce n’est pas un problème en soi qu’il date des années 70, car j’ai lu et bien plus apprécié un roman de Sjöwall et Wahlöö (considérés comme les parents du polar suédois comme on le connait aujourd’hui), L’homme qui partit en fumée, qui se passait à la même époque.

Ce roman est donc plutôt banal parmi l’offre de romans policiers, et ce n’est pas le style de l’auteur qui le sauve, rempli de descriptions des physiques des personnages et des ameublements des lieux, qui n’ont guère d’intérêt pour moi. Du coup, je ne sais pas si je lirai la suite. Prune en a dit le plus grand bien, je verrai si je me laisse convaincre…

9 commentaires:

Adalana a dit…

Tu confirmes l'avis que je m'en faisais, je ne le lirai donc sans doute jamais.

Theoma a dit…

j'ai fait un joli tour en Norvège il y a deux ou trois ans (ça passe vite..), FABULEUX !

prune a dit…

Tu es dure avec ce pauvre Staalesen ! C'est vrai que ces histoires de téléphone permettent tout de suite de dater un roman. En situation d'urgence, on se demande parfois pourquoi le personnage n'appelle pas des secours. Et puis ça nous revient, quand on le voit partir en quête d'une cabine téléphonique qui marche ! :) En tous cas moi j'ai beaucoup de sympathie pour cette série que j'envisage pour le moment de continuer...

Touloulou a dit…

Adalana : il y a d'autres avis plus positifs sur ce livre ! Mais bon je ne pense pas que tu rates grand chose
Theoma : ah oui ça a l'air d'être un pays superbe ! Je n'étais pas très loin il y a deux ans, j'étais en Suède, mais la Norvège c'est tellement cher que je n'y étais pas allée...
Prune : oui c'est vrai que j'ai été dure dans mon avis, plus que pendant ma lecture en fait ! Moi ce qui m'a permis de dater le roman dès la première page, c'est la machine à écrire dans la pièce...
Bonne continuation alors, j'essaierai peut-être quand même le deuxième tome !

Margotte a dit…

Je ne connaissais pas ce "défi scandinavie noire" !

Touloulou a dit…

Tu veux t'inscrire ? Il reste de la place ! ;)

FondantOchocolat a dit…

D'après ce que tu écris, je ne comptes pas lire celui-là :-)... mais les photos que tu as choisies de Bergen sont magnifiques... A bientôt !

Touloulou a dit…

Oui ça a vraiment l'air d'être une ville superbe !

Sharon a dit…

Je viens de le lire (dans une édition de 1977), j'ai beaucoup aimé ce livre. Comme quoi ???