mardi 26 février 2013

"I go to seek a Great Perhaps"


En ce moment, je fais un peu un déni de la vraie vie. Le temps est déprimant, Paris est grise et froide, j'en ai marre et je veux être en vacances. Je passe mon temps à dormir, et après je me dis que je n'ai plus le temps de faire ce que je voulais.


Je passe mon temps à regarder des photos d'endroits en pleine nature, loin de tout en écoutant de la musique qui va bien avec. 


Mes chouchous Two gallants

J'en parlais déjà ici, j'ai envie de partir. Ces derniers temps, j'ai envie d'aller dans les bois, de faire des randonnées (je me suis même perdue un soir sur un forum de randonnée, moi qui n'en ai pas fait depuis mes 8 ans) et de lire du nature writing au coin du feu.

A défaut de tout ça, je voyage dans mes livres : la semaine dernière j'étais dans l'Allemagne du troisième reich, ce soir je rejoins la Rome antique et après j'irai me réfugier dans une petite ville (fictive) de la côte californienne.



Et même si je passe de bons moments, c'est tout de même une façon de fuir la réalité.
J'espère que tout cela va partir avec le printemps, qui va redonner une énergie nouvelle. Même si cette année, cette saison aura un gout différent, car je passe le cap (un peu beaucoup) redouté du quart de siècle. 


La citation du titre est de Rabelais, tirée de Qui es-tu Alaska, un livre dont je voudrais  vous parler mais les mots me manquent. Je n'arrive pas trop à écrire non plus en ce moment. Peut-être que cette obsession d'ailleurs me prend toute mon énergie. Parfois, je me demande si je ne passe pas trop de temps à rêver de ce grand ailleurs. Si je passais une semaine loin, il est fort probable que je mourrais d'envie de retourner à Paris. 

Pourquoi a-t-on tant envie de partir ? Est-ce pour trouver quelque chose qui nous manque dans notre vie ? Lit-on pour la même raison ?

vendredi 22 février 2013

Alice au bal masqué, Caroline Quine


La vie n'est jamais vraiment tranquille pour Alice Roy - alors qu'elle s'apprêtait à se rendre à un bal costumé avec son cher Ned, la voilà témoin d'un cambriolage de la maison où a lieu le bal !
Les voleurs profitent de la fête pour se dissimuler sous leurs loups, s'emparer des objets de valeur et s'enfuir après avoir semé la pagaille en coupant l'électricité.
Cette bande de la cagoule noire n'en est pas à son coup d'essai : il reste encore de nombreuses riches demeures à cambrioler et la saison des bals ne fait que commencer !

Bien évidemment, Alice va s'en mêler, d'autant plus que son amie Linda risque de perdre son emploi au magasin qui organise les bals si on ne trouve pas rapidement les coupables.
Une intrigue traditionnelle des aventures d'Alice : nous avons au programme des indices mystérieux, des coupables qui s'évaporent dans la nature, des filatures, des personnages peu avenants qui mettent des batons dans les roues d'Alice... Ajoutons à cela l'ambiance festive des bals costumés d'été qui donne un cadre charmant à l'histoire !

Pourtant, l'atmosphère de cette histoire diffère un peu des autres que j'ai lues : un peu plus lourde, elle semble atteindre notre héroine, qui si elle n'abandonne évidemment pas, semble vraiment "pédaler dans la semoule".
Malgré toutes ses tentatives, elle ne parvient pas à arrêter les cambriolages qui se succèdent et son amie Marion, victime d'une agression, semble très atteinte par la situation...
Cette enquête donne donc du fil à retordre à Alice et j'ai senti le découragement me gagner face à son évolution lente.

Je vous rassure, Alice réussit tout de même à coincer les méchants à la fin ! (sinon ce ne serait pas une enquête d'Alice !)


Un dernier point qui m'a perturbée : j'ai emprunté ce roman et ai donc eu en main la toute dernière édition (les aventures d'Alice sont d'ailleurs désormais éditées non plus chez la bibliothèque verte, mais rose !). 
Je ne sais pas si la traduction a été revue, mais des éléments m'ont semblé étranges, notamment dans la façon de parler des héros. Quand je lis Ned interpeller Alice en criant "Hé salut ma vieille !", je trouve qu'il y a quelque chose qui cloche... Pas vous ?
Dommage car cette édition avec les illustrations de Marguerite Sauvage (que je trouve magnifiques) serait plutôt plaisante sinon...

Ce tome même s'il fut agréable ne restera pas parmi mes lectures favorites des aventures d'Alice. En revanche, il restera associé à mon attente pour aller visiter l'expo Hopper et j'imagine les maisons cambriolées comme autant de versions miniatures du Grand Palais...

D'autres billets sur Alice :
Alice et la maison hantée / Nancy Drew and the hidden staircase

lundi 18 février 2013

L'étrangleur de Cater Street, Anne Perry


La vie d'une jeune fille britannique des années 1880 n'est pas de tout repos : les contraintes sociales, séances de piano et ouvrages de broderie se succèdent autant que les interdits : répondre à sa grand-mère, lire le journal, réservé aux hommes...
La jeune Charlotte Ellison qui n'a pas sa langue dans sa poche et déteste être cantonnée aux séances de tea-time entre femmes où les ragots pleuvent rêve de plus. Elle est secrètement amoureuse de Dominic, le mari de sa grande soeur Sarah, et vit dans le silence cette passion tragique. Car Charlotte a aussi un côté follement romantique sous ses airs de suffragette avant l'heure.

Cette vie au cadre rigide ne va pas s'améliorer lorsque le quartier de la famille Ellison devient le théâtre d'une série de meurtres toujours opérés sur le même mode : des femmes seules sont étranglées par un mystérieux agresseur dans Cater Street et ses environs le soir après la tombée de la nuit.
Quelle déplaisante affaire, d'autant que la première victime n'est autre que la bonne des Ellison et que la police en la personne de l'inspecteur Pitt vient enquêter... Qu'il est désagréable celui-là, avec ses manières d'homme d'une classe bien moins élevée que celle de Charlotte ! Mais rapidement le franc-parler de cette dernière ne laisse pas l'inspecteur indifférent.


Ce tome est donc le premier de la série des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt (oops spoiler ! Bon je crois que ce n'était un secret pour personne que malgré leur première rencontre assez hostile, ces deux là finissent ensemble...) de la reine du polar victorien Anne Perry.
Après un raz-de-marée perryesque sur les blogs en mars dernier, un challenge a été lancé par Syl et j'en ai profité pour découvrir enfin cette série que je souhaitais lire depuis si longtemps.


The tea, Mary Cassat, 1880


Malgré le fait que j'ai lu ce roman en mai dernier (je n'avais jamais fait mon billet), j'en garde un souvenir assez net, ce qui est un excellent signe. J'ai particulièrement apprécié être immergée dans cette ambiance so british et parfaitement victorienne.
L'héroïne Charlotte a tout de suite gagné ma sympathie par sa frustration sur son sort du à son genre. Elle refuse de se cantonner à des après-midi passées à broder ou boire du thé et rêve de plus, tout en restant très conditionnée par les normes : elle rejette tout d'abord violemment cet inspecteur Pitt qui a l'audace d'oublier son rang social.

Malgré une fin précipitée (sans dévoiler la fin à ceux qui n'ont pas lu le livre, je me demande tout de même comment cela se fait que la famille se remette si bien de cette fin !), j'ai beaucoup apprécié cette lecture que j'avais associée à de nombreuses tasses de thé et bains de soleil dans des parcs au printemps dernier.

La seule raison qui m'a empêché de lire la suite est que j'oublie tout le temps le titre du second tome lorsque j'arrive à la bibliothèque !

Les avis de George, Asphodèle, Nath Choco qui en parlent très bien !


lundi 11 février 2013

Noël sanglant, Kjetil Try


Résumé de l'éditeur :

9 décembre 2007 - Reidar Dahl reçoit l'ovation du public pour son interprétation de Joseph dans L'Évangile de Noël. Ce succès sera de courte durée car le lendemain, Reidar s'est volatilisé. Nul ne peut expliquer cette disparition. Lorsque l'inspecteur Lykke découvre les organes du comédien dans le congélateur de ce dernier, il devient évident pour lui qu'il ne s'agit pas d'une affaire banale... Une religieuse disparaît également quelques jours plus tard. Là encore, on ne retrouve plus que ses organes. Puis, c'est au tour d'un âne... Commence alors une véritable course contre la montre pour l'inspecteur, qui sait qu'il doit arrêter le responsable avant qu'il n'accomplisse son terrible dessein...

Voici pour les amateurs de polars nordiques le petit dernier dans la famille des norvégiens !
Lykke est un héros typique de ce genre de romans, la quarantaine, obsédé par son travail au détriment de sa famille, qui dort à peine et mange n'importe quoi (quand il mange...).
Bref, vous l'avez compris, ce n'est pas l'originalité du personnage principal pour un roman du genre qui constitue l'atout principal de ce roman.

En revanche, malgré cela, l'inspecteur est un personnage que l'on prend plaisir à découvrir, tout comme ses collègues. Ses doutes sur ses capacités à mener l’enquête à bien et trouver le coupable le rendent "accessible" et attachant malgré une apparence froide au premier abord.

Oslo (source)

J'ai regretté ne pas voyager un peu plus dans la ville d'Oslo (hormis au début) où se déroule l'enquête, mais l'intrigue prend une tournure intéressante à partir delà moitié du roman, ce qui m'a fait bien vite oublier cet aspect.
Seul vrai regret, la conclusion ! Lorsque l'enquête est enfin résolue, le livre se termine d'une façon vraiment abrupte : on à peine le temps de digérer ce qui vient de se passer, et un chapitre de plus avec les personnages ne serait pas de trop...

Au final, je ne conseillerais pas en priorité ce roman à une personne qui aimerait découvrir le polar nordique, car j'ai plus apprécié d'autres romans du même genre. En revanche, pour les adeptes du genre en mal de nouveautés, voici un nouvel inspecteur à suivre !

dimanche 3 février 2013

"C'est beau, un Hopper la nuit"

 Nighthawks / Noctambules, 1942

Ce n'était pas au programme du week end... Mais je me suis réveillée hier quand je me suis rendu compte que l'expo Hopper au Grand Palais se terminait le 3 février 2013.
Cette expo, j'y pensais déjà un an avant qu'elle ne commence... Je ne pouvais pas la manquer. Pourtant, la foule m'a un peu découragée, et sans l'ouverture toute la nuit ce week end, je pense que j'aurais fini par renoncer.

A cause de cette découverte de dernière minute, j'ai mis mon réveil tôt ce matin, et c'est armée de mes écharpes, de deux bouquins et d'un paquet de petits écoliers que je suis partie à l'assaut du Grand Palais.
Arrivée à 7h40, je ne vois personne. Non, c'est juste que je me suis trompée de côté. Arrivée dans la file, je commence l'attente... Au bout de 20mn, un panneau m'annonce 4 heures d'attente ! KEUWA ?
Doucement, le jour se lève sur le Grand Palais. Cela tombe bien, je peux sortir mon livre maintenant pour patienter. Autour de moi, on lit des choses sérieuses. A côté, j'ose à peine sortir mon Alice Roy détective, mais vu le peu de sommeil que j'ai eu, ça passera mieux que le docteur Jivago.
On avance lentement, surtout à cause des coupe-files qui passent devant nous !


Mes voisins de file rient, hèlent les gens qui sortent pour leur demander si ça vaut le coup d'attendre (maintenant qu'on est là depuis deux heures !) et font coucou à ceux qui prennent la foule en photo. Une ambiance qui réchauffe, parce que mes pieds commencent à geler ! J'avais lu que Starbucks offrait du café, ils devaient malheureusement être en rupture de stock...
Enfin, un peu après 10h je peux rentrer dans le Grand Palais. Je crois que j'ai rarement autant apprécié d'entrer dans un musée...

Solitary figure in a theatre / Silhouette solitaire dans un théâtre, 1904

On commence par ses influences, ses débuts. Dès son premier tableau, on a un aperçu des thèmes récurrents de son oeuvre. J'ai découvert ses séjours parisiens, l'influence des impressionnistes, de la photographie... Car il est vrai qu'Hopper est un peintre photographe. Le cadrage est capital, et sa peinture a cette même fonction de reportage, témoignage sur son époque.


On découvre également ses aquarelles en Nouvelle-Angleterre, et ses magnifiques gravures qui furent décisives dans son style. 

"A Gloucester, tout le monde peignait les bateaux et la mer. Moi, je regardais les maisons en bois."

Cape Cod morning, 1950

J'aimais Hopper, en ayant du mal à vraiment saisir pourquoi. Après avoir vu ses œuvres, j'ai l'impression de comprendre un peu mieux.
La lumière incroyable qui se dégage de ses tableaux est ce qui frappe le plus. Les jeux d'ombre sont fascinants et on sent presque la chaleur du soleil sur la peau en regardant House by the railroad, Summertime ou Morning sun.

 Morning sun, 1952

La peinture d'Hopper mélange une grande netteté, une précision du trait avec un grand flou. C'est cette contradiction qui interpelle, qui fascine. Vu la foule qu'il y avait, j'ai beaucoup regardé les tableaux sur le côté avant de pouvoir les approcher, et sous cet angle, les blocs de couleurs sont très nets. 
Quand on s'en approche pourtant, les détails deviennent fuyants, on ne peut saisir les expressions des visages. Ces personnages solitaires restent insaisissables, comme ces points noirs dans les illusions d'optique qu'on voit du coin de l'oeil mais qu'on ne peut fixer.

 Chop Suey, 1929

Une véritable émotion se dégage également de ses tableaux. Je ne pensais pas avant que je pourrais trouver un simple bâtiment si émouvant... C'est cette incompréhension devant ce que provoque la peinture d'Hopper qui est fascinante. Je ne veux pas la comprendre et l'expliquer, la ressentir me suffit. 

 Summertime, 1943 (sans doute mon second préféré de cette rétrospective)

C'est un peintre qui par une simplicité apparente va directement à l'essentiel, nous touche sans beaucoup d'efforts. Il y avait beaucoup d'enfants dans cette exposition, et c'est vrai qu'elle leur est très accessible.

House by the railroad / Maison sur le bord de la voie ferrée, 1925

Syl après sa visite se demandait quel tableau elle mettrait sous son bras pour l'accrocher chez elle. Pour ma part, je sais que ce serait sans doute cette maison (dont les reproductions ne reflètent pas le dixième de sa beauté). J'accrocherais ce tableau au-dessus de l'endroit où je prends mon petit-déjeuner. Voir une telle lumière me confirmerait chaque matin que ça vaut la peine de se lever.


Le problème des boutiques des musées, c'est qu'après avoir vu les tableaux, je renonce à acheter les reproductions car elles ne reflètent absolument pas la beauté réelle de l'oeuvre. Pourtant, ici j'ai craqué pour quelques magnets et marque-pages, les restes après le pillage de la boutique qui a eu lieu depuis octobre...

Si vous avez des ouvrages à me conseiller pour prolonger cette visite, je suis preneuse. Hormis le catalogue de l'expo, tout était épuisé dans la boutique du Grand Palais.

Sun in an empty room / Soleil dans une pièce vide, 1963 (un des derniers tableaux d'Hopper)

Ces quelques mots reflètent imparfaitement mon ressenti, mais pour une fois, je laisse de côté l'analyse et me contente d'apprécier pleinement cette journée sans réfléchir.

"If you could say it in words, there would be no reason to paint." 
Edward Hopper

samedi 2 février 2013

Après la pluie

Gare de Lyon

Ce matin en sortant j'ai été surprise de voir le ciel bleu (et aaah quelle est cette chose qui m'éblouit ? le so-quoi ?) et dans l'air qui piquait moins que d'habitude, il y avait ce parfum reconnaissable entre mille... le départ du froid et l'arrivée des beaux jours ?
Nous ne sommes qu'en février, je sais qu'il faudra encore patienter avant le printemps, mais ça me semble être un avant gout dont je compte profiter !
Le mois de janvier a été trèèès long, et je ne peux qu'accueillir à bras ouverts février... C'est même ridicule, mais j'étais réellement émue de sentir l'air frais ce matin (le printemps est définitivement ma saison favorite).

Alors c'est en buvant mon thé et en mangeant un bon pain au chocolat de la boulangerie que je savoure un des mes rituels de saison : écouter la BO de Juno, que chaque année je mets sur ma platine à l'arrivée de l'automne et l'arrivée du printemps... 
Cet après-midi, il y aura sans doute également au programme une razzia à la bibliothèque et un épisode Gilmoresque ! (également des choses moins drôles mais n'y pensons pas !)


Demain, nous avons un programme bien chargé entre amies : gateaux et Mr Darcy, puisque nous visionnons la version BBC d'Orgueil et préjugés que certaines n'ont jamais vue. Une façon de célébrer avec quelques jours de retard les 200 ans de ce chef d'oeuvre (et de se pâmer devant Colin Firth...).

Et vous quoi de prévu ? Je vous souhaite à tous un excellent week end...