lundi 28 mars 2011

Car voici que le jour vient

 Dans le Paris de 1595, le chevau-léger Gilles Bayonne mène de nouveau l'enquête pour le compte du chancelier d'Henri IV. Cette fois-ci, des meurtres d'une rare sauvagerie ensanglantent le quartier de la Grande-Boucherie. Après le père Vuillard, dont la dépouille est retrouvée dans un tonneau, vient le tour d'Hugues Rivière. À chaque fois, des bêtes pour bourreau, et, à chaque fois, la mort frappe sous la forme la plus redoutée par les victimes. Quel lien existe-t-il donc entre Vuillard et Rivière ? Peut-être une sordide histoire vieille de quinze ans... Talonné par les sicaires du chancelier bien décidés à lui faire rabattre sa superbe, menacé par les commissaires du Châtelet furieux de se voir boutés hors de leur territoire, Gilles Bayonne - toujours secondé par son fidèle page Pique-Lune - ira de mensonge en trahison et de doute en doute avant de pouvoir regarder la vérité en face : et si le meurtrier qu'il traque n'était pas le monstre qu'on dit ? 

Les romans policiers ont la côte en France, et le choix est extrêmement abondant. Oui, mais connaissez-vous beaucoup de romans policiers qui se passent au Moyen-Age ?
C'est le cas de Car voici que le jour vient, qui met en scène le chevau-léger Gilles Bayonne, qui doit résoudre une série de meurtres assez sordides dans le Paris de 1595. Un Paris on ne peut plus éloigné de celui que nous connaissons aujourd'hui...
Vous l'aurez compris, la grande originalité de ce roman, et son atout majeur, est qu'il nous fait voyager à l'époque médiévale, avec ses quartiers plein de vie, mais aussi d'odeurs, d'immondices, ses habitants braillards, un Paris plein de vie donc ! Les descriptions de l'auteur font qu'on s'y croirait, à tel point qu'il est difficile d'imaginer que l'on parle du même Paris que le notre. Il faut dire qu'elle a utilisé un style "moyen-âgeux", qui, s'il déstabilise au début, ne nous permet que mieux d'être pris dans l'histoire et s'avère très savoureux.
Le personnage de Gilles est attachant : il cherche à tout prix à trouver l'auteur des crimes avant qu'il ne sévisse à nouveau, mais notre héros a également des failles, qui le rendent plus "authentique" : ses relations avec sa famille et son page, Pique-Lune sont touchantes, et sa douleur face à la mort de son frère (dans le livre précédent, que je n'ai pas lu, mais qui était apparemment intéressant pour mieux comprendre dans quelles circonstances ces événements se sont produits). Pique-Lune est également un personnage que j'ai adoré : drôle, vif, intelligent et, lui aussi, extrêmement attachant.
L'intrigue en elle-même commence doucement, coupée par d'autres événements du livre, puis s'accélère petit à petit. On se laisse happer jusqu'à la révélation finale. L'auteur s'est réellement documentée sur le quartier où se déroule l'intrigue, Châtelet, car en faisant des recherches, j'ai trouvé les noms de rues/lieux qu'elle évoque (j'ai même fait un petit tour dans quelques rues citées).Je ferais un seul reproche : je ne sais pas si c'était à cause des noms des personnages, ou de la façon dont on apprenait successivement des choses sur eux, mais je passais mon temps à les confondre, et ce n'était pas très aisé pour suivre ma lecture et me rappeler qui avait dit ou fait quoi.

En  conclusion, un très bon polar historique, qui au delà de l'intrigue policière, nous fait découvrir des personnages attachants et nous fait remonter le temps pour se retrouver en plein Paris médiéval !
Une très bonne découverte, je remercie donc vivement Blog-O-Book et les éditions 10/18 !
Ce livre rentre dans le challenge Histoire(qu'il était temps que je commence !)

dimanche 13 mars 2011

Destination Colombie : Des yeux de chien bleu, Gabriel Garcia Marquez

Résumé : 
Dans la succession logique de onze récits au temps déréglé où l'on ne cesse de plonger au miroir et de passer de l'autre côté, mort et vie sont les deux faces d'une même monnaie. En ce combat douteux où triomphe, toujours souveraine, l'écriture de Gabriel Garcia Marquez, le lecteur est emporté, comme pour quelque re-naissance, dans le flot limoneux et amniotique d'un imaginaire débridé. L'esprit créateur est une matrice et l'écrivain un ventre fécond qui porte littéralement son lecteur aux " rivages prodigues des songes " et la réalité, jusqu'aux portes du fantastique. Dans une atmosphère de glaise et de glaire et sur un fleuve de cendre où les corps flottent au-dessus de leurs tombes, Gabriel Garcia Marquez, en voyant inspiré, nous donne ici déjà l'alpha et l'oméga de son total talent.

Lucie, qui est une grande voyageuse, organise régulièrement des sessions pour découvrir des pays par la lecture, et comme on ne fait jamais assez de découvertes, je me suis inscrite pour la Destination Colombie. Ne m'y connaissant guère en matière de culture sud-américaine, j'ai opté pour la facilité : Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature et connu pour ses romans Cent ans de solitude et L'amour aux temps du choléra.
J'ai décidé pour ma part de tenter un recueil de nouvelles, Des yeux de chien bleu.
Le moins que l'on puisse, est que c'est une découverte qui m'a déroutée. On est dans le bain dès la première nouvelle : le narrateur raconte comment il est mort à l'âge de sept ans, tout en continuant de grandir dans son cercueil, que sa mère entretient avec soin. Il a aujourd'hui 25 ans et est tout à fait conscient de son environnement, bien qu'il ne puisse plus bouger. Ni mort ni vivant, il oscille entre les deux et occupe son temps à réfléchir sur la vie et la mort (notez que je résume ce que j'ai compris, car le texte de Garcia Marquez est bien plus riche que celà). 
Le ton est donc donné, car toutes les nouvelles (en tout cas celles que j'ai lues, car je dois avouer que je n'ai pas eu le courage de venir à bout des pourtant seulement 125 pages) parlent du même thème. Visiblement, les thèmes de la mort et de la relation entre corps charnel et esprit préoccupent Garcia Marquez, mais le fait que les nouvelles soient toutes aussi semblables m'a dérangée. Cela va jusqu'à des détails insignifiants : dans plusieurs nouvelles, la personne allongée entend le bruit d'un grillon, pense à la décomposition de son corps dans l'argile de la terre... on a l'impression que c'est la même histoire qui se répète indéfiniment, avec des variantes.
Je suis donc complètement passée à côté de ce livre, en partie à cause de son côté mystique qui ne m'a pas parlé, et des répétitions. Dommage, car certaines nouvelles m'ont plu, surtout vers la fin, mais quelle déception que la nouvelle se termine pile au moment où je commençais à l'apprécier !
Je comptais commencer Garcia Marquez avec un des deux romans cités au début de cet article, et il me semble que c'est ce que j'aurais dû faire ! Il faudra donc que je fasse une nouvelle tentative pour découvrir cet auteur, en espérant qu'elle soit plus probante la prochaine fois !
Vous pouvez découvrir les lectures des autres participants sur le blog de Lucie, et pourquoi pas, voter pour la prochaine destination et y participer !