dimanche 30 septembre 2012

Daisy Miller, Henry James


Suisse, au XIXème siècle. Le narrateur, un américain expatrié, rencontre la jeune et belle Daisy Miller. Disant à voix haute ce qu’elle pense, flirtant ouvertement avec lui, elle est loin de ressembler aux autres jeunes filles qu’il connait.


Mais être une jeune fille dans la bonne société au XIXème siècle est incompatible avec la liberté et les mœurs de miss Miller ; on jase beaucoup autour d’elle quand on la voit se promener avec des hommes sans chaperon, et à force de vouloir échapper aux conventions, Daisy se brulera les ailes…

Attention, si vous achetez la version Folio, ne lisez pas la 4ème de couverture, qui dévoile l’intrigue jusqu’aux dernières pages… Encore une fois, je remarque que les éditeurs semblent considérer que puisque c’est un classique, tout le monde connait la fin et qu’il n’y a donc pas besoin de s’embarrasser à garder un minimum de suspense, ce qui est déplorable.
Par cette nouvelle, j’ai découvert Henry James dont l’écriture m’a charmée. L’histoire un peu moins, et je me suis demandée plusieurs fois pendant ma lecture si les différences entre la société du XIXème siècle et la notre font que je m’identifie moins aux personnages et à leurs histoires. J’ai parfois eu cette même impression en lisant Raison et sentiments de Jane Austen – elle connait pourtant toujours un grand succès aujourd’hui, mais le décalage entre une histoire d’amour du XIXème siècle et une du XXIème me dérange parfois.

Pourtant, Daisy Miller reste l’histoire d’une jeune fille qui ne veut pas se plier aux conventions sociales contraignantes, et n’accorde aucune importance aux rumeurs que son attitude marginale provoque ; une histoire qui pourrait donc toujours être d’actualité au XXIème siècle.
Faut-il vivre comme bon nous semble sans être obligé de respecter ce que la société nous dicte, ou cela peut-il se retourner contre nous ? Malgré la fin, la nouvelle d’Henry James ne donne pour moi pas de réponse définitive à cette question et malgré le fait qu'elle soit très courte (à peine 100 pages), cette histoire reste présente dans mon esprit…



Le premier épisode de la saison 5 de Gilmore Girls, intitulé Say goodbye to Daisy Miller, fait référence à cette nouvelle. Sans spoiler pour ceux qui n’auraient pas vu la saison 5, Rory fait une erreur –quelque chose qui ne lui ressemble pas – et suite à une dispute avec Lorelai, cette dernière l’encourage à partir avec Emily en Europe pour l’été…


Et au fait, pour les fans des références qu'on trouve dans cette série, j'ai découvert récemment ce site... une mine d'or !

dimanche 23 septembre 2012

Un petit tour à Orsay

Voilà longtemps qu'il fallait que je découvre Orsay...
C'est chose faite et je garde encore un souvenir émerveillé de voir réunis tant de grandes œuvres dans un même endroit.

Petit florilège de ceux qui m'ont marquée, dans la galerie des impressionnistes et du côté des post-impressionnistes.


Le choc quand on entre dans la galerie des impressionnistes et qu'on tombe nez à nez avec le déjeuner sur l'herbe
Van Gogh dont je suis une fan absolue, quel bonheur de voir certaines de ses toiles les plus connues
Ce tableau des deux jeunes filles au piano de Renoir, je le connaissais sans trop l'apprécier. J'ai été saisie par la lumière qui sort du tableau, preuve que vraiment, les tableaux impressionnistes encore plus que les autres se savourent en vrai et que les copies perdent beaucoup de saveur...
La pie de Monet, que j'aime beaucoup pour son côté hivernal et champêtre
Les danseuses de Degas, en peinture et en sculpture
Un second tableau de Manet qui me fait aimer ce peintre que je ne connaissais pas si bien...
Ce tableau marin (dont j'ai oublié le nom du peintre, quelqu'un pour m'aider dans la salle ?) qui donne presque le mal de mer tant on voit les vagues bouger... Je serais restée des heures devant
Et les raboteurs de Caillebotte...

Vite, je veux y retourner ! Je n'ai pas bien vu la collection de Toulouse-Lautrec...

PS : C'est gratuit, expos y compris pour les moins de 26 ans ! Le bonheur...

jeudi 20 septembre 2012

Benjamin Button suivi de La lie du bonheur, FS Fitzgerald



Ce livre regroupe deux nouvelles de Francis Scott Fitzgerald : L’étrange histoire de Benjamin Button, bien connu depuis son adaptation au cinéma avec Brad Pitt dans le rôle principal, et La lie du bonheur.

Fitzgerald nous raconte l’étrange histoire de Benjamin Button, un homme né vieillard et qui a progressivement rajeuni jusqu’à la fin de sa vie où il n’était plus qu’un nourrisson. L’idée de l’intrigue était incroyable, et l’auteur nous embarque dans une histoire assez dérangeante, où « étrange » demeure le mot qui résume le mieux la situation. Mais l’histoire fait que tout le long de la nouvelle, Benjamin reste un personnage étrange (je répète sans cesse ce mot, mais il est vraiment le mieux adapté !), froid, avec qui on a du mal à partager les émotions. Si le style de Fitzgerald est d’une beauté sans nom, j’ai trouvé qu’elle servait mieux l’histoire de la seconde nouvelle, La lie du bonheur.


L’on fait la rencontre de Jeffrey et Roxane, fous amoureux l’un de l’autre, et de leur ami Harry. Le couple s’installe à la campagne près de Chicago et fait tout de suite des projets pour que leurs amis viennent habiter près de chez eux. Hélas, l’euphorie du début disparait lorsque Jeffrey tombe malade. Harry et Roxane suivent la paralysie qui s’empare progressivement de lui sans pouvoir faire quoi que ce soit pour l’en empêcher.

Si j’ai eu du mal à éprouver de l’empathie pour Benjamin Button, Jeffrey et Roxane étaient extrêmement attachants : enjoués, appréciant les choses simples de la vie, ils faisaient plaisir à voir, ou plutôt à lire. C’est pourquoi leur malheur n’en apparait que plus tragique, et j’ai suivi leur histoire le cœur noué par l’émotion. 

 Champs de blé avec cyprès, Van Gogh

Fitzgerald a une façon de décrire la nature, la douceur des soirs d’été qui donne l’impression d’être aux côtés de ses personnages, assis sur leur perron avec eux. 

« Pendant le dîner, le crépuscule sombra dans la nuit et ils trouvèrent plus tard, dehors, une pénombre étoilée qu’imprégnaient la frêle splendeur de la robe blanche de Roxane et son rire grave, frémissant. »
« C’était une soirée magnifique. La lune ronde baignait la route d’une mâtinée de platine, et les fleurs des champs tardives chargeaient l’air immobile de senteurs semblables à des rires assourdis. La campagne, tapissée à perte de vue de blé lustré, transparaissait comme en plein jour. Il était presque impossible de ne pas s’émouvoir de la pure beauté du ciel… oui, presque. »

Mais c’est aussi le contraste entre la beauté de la nature, qui représente la vie, et sa dureté avec le sort des humains qui m’a marquée.

 « Après avoir végété onze ans, Jeffrey mourut au milieu d’une nuit de mai, où l’odeur du seringa affluait au rebord de la fenêtre, où la brise tressait les notes flutées des crapauds et le crissement des grillons. Roxane s’éveilla à deux heures et tressaillit en s’apercevant qu’elle était enfin seule dans la maison. »

Les deux nouvelles se lisent très vite, une excellente manière de découvrir cet écrivain. Ce fut ma première rencontre avec Fitzgerald et certainement pas la dernière, car j'ai entamé la lecture d'un de ses romans, Tendre est la nuit...
D'autres avis : celui de Soukee, de Marmotte

mercredi 19 septembre 2012

Le demi-mois américain


Titine du blog Plaisirs à cultiver nous avait présenté il y a quelques temps son projet de faire un mois américain à la rentrée, en septembre.
En pleine panne de lecture à ce moment, je n'avais pas réagi tout en gardant l'idée dans un coin de ma tête.
Puisque mon blog aussi rentre de vacances, je vais tout de même participer pour ce qu'il reste du mois de septembre !

Ce week-end a également lieu le festival America à Vincennes, immanquable pour les fans de littérature du continent. J'y serai forcément, espérant apercevoir Toni Morrison et faire des découvertes...


Alors à vos santiags, coiffes à plumes ou jeans Levis et let's hit the road!

samedi 15 septembre 2012

Si je reste, Gayle Forman



Ce livre, on en a beaucoup entendu parler à sa sortie. J’ai tendance (à tort ou à raison ?) de me méfier des livres qui croulent sous les bonnes critiques, surtout que le sujet du deuil pouvait facilement faire dériver l’histoire dans le larmoyant. Mais c’est l’aspect musical présent qui m’a finalement convaincue.

Et bien m’en a fait car j’ai vraiment apprécié Si je reste. C’est un roman qui réussit à mêler joie de vivre et gravité. La narration de Mia fait des allers-retours entre le présent, alors qu’elle est dans le coma à l’hôpital et ses souvenirs – de ses parents, de sa rencontre avec Adam, de sa vie d’adolescente ordinaire. La joie de vivre des parents de Mia, leur bonheur et leur humour ne rendent le drame que plus déchirant, mais au final, c’est un message positif qui se dégage du roman : il faut prendre la vie comme elle, mais en voyant surtout les choses positives, on pourra l’apprécier. 

Le thème était casse-gueule, je crois que je n’aurais pas supporté un récit trop larmoyant, mais la pudeur avec laquelle Gayle Forman nous raconte l’histoire de Mia m’a beaucoup touchée (bien sur, j’ai versé ma petite larme à la fin, comment aurait-il pu en être autrement ?)

Les personnages sont attachants, surtout les parents de Mia. Sa relation avec Adam n’est bien sur par pour rien dans le plaisir que j’ai trouvé à lire le roman en à peine quelques heures, et je comprends qu’il a pu en faire craquer plus d’une (parait qu’il est encore plus craquant dans la suite hhhhmm !)
Enfin, j’ai beaucoup aimé le mélange des genres musicaux : les parents de Mia sont plutôt rock’n’roll, son père a joué dans un groupe, tandis qu’elle joue de la harpe, et sort avec un guitariste d’un groupe de rock. Au final, au-delà des genres, la musique rassemblent ceux qui l’apprécient, et bien que ça sonne très romantisme de supermarché ce que je dis, je pense que c’est important de ne pas l’oublier. 

Bref, je ne m’attendais pas à avoir autant aimé, mais c’est une excellente surprise qui m’a beaucoup touchée. A recommander à tous les ados et aux plus âgés bien sur, car le young adult n'est pas réservé à une tranche d'âge.



Je vous conseille pour finirde lire l'avis d'Anou qui a fait une grande sélection de musiques citées dans le livre ou qui ont inspiré l'auteure... Pour ma part, je vous laisse avec une de mes chansons préférées de Sufjan Stevens.

mercredi 12 septembre 2012

L'autruche



L’été fut chaud, ensoleillé, rempli de nuits de sommeil paisible, de visites, de temps passé avec ceux que j’aime, de gaspacho et de cuisine, et bien évidemment de lecture à l’ombre des arbres. Il y a aussi quelques jours merveilleux à Londres où j’ai découvert cette ville pour la première fois sous le soleil et où j’ai su, plus encore qu’avant que j’aimais ce pays. Il y a eu le retour un peu difficile à Paris, le métro un peu sinistre et la foule stressée par la rentrée.

Depuis, j’ai un peu de mal à lire, j’entame des livres sans m’y passionner, et je finis par les mettre de côté. 

Alors, pendant quelques temps encore, j’ai eu envie de croire que c’était encore l’été, et de profiter de mes robettes à fleurs et à pois une dernière fois. Dimanche midi, nous avons picniqué entre amis au canal St Martin, et nous n’avons pas vu le temps passer jusqu’à ce que le soleil devienne orange et que la nuit commence à tomber doucement. Le soir j’ai écouté Pink Floyd (cliquez !) devenu bande-son de mon été 2012 en regrettant déjà la fin des beaux jours et la musique a adouci ma nostalgie. 


Pourtant, je suis heureuse de toutes les choses qu’annonce la rentrée : une nouvelle expérience professionnelle qui me plait, le retour d’amis partis l’été, les nouvelles expos à venir, les séries et les films que je vais pouvoir voir, la rentrée littéraire. Mais je fais un peu l’autruche il faut croire…


Et cet après-midi, en sortant du boulot, j'ai senti dans l'air l'arrivée de l'automne. Je me suis assise sur un banc dans un petit parc du XVème arrondissement que j'adore et j'ai continué ma biographie de John Lennon, puis je suis rentrée me faire un bon thé chaud avec des shortbreads.

Il est donc temps de dire adieu à l'été je crois, et ce n'est pas Jim qui vous dira le contraire !