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mardi 23 juin 2015

Enola Holmes, tome 1 : la double disparition de Nancy Springer


Holmes.. Ce nom vous dit quelque chose, non ? Oui, nous parlons bien du fameux détective Sherlock Holmes... Serait-il marié dans ce roman ?

Que nenni, il s'agit ici de sa petite soeur, inventée par Nancy Springer, vivant seule avec une mère plutôt excentrique qui fait preuve d'une grande liberté pour une époque où les femmes devaient conserver le rôle que la société leur attribuait.
Enola a été élevée ainsi, par une femme veuve qui n'a plus de comptes à rendre à la gent masculine : malgré son âge, elle porte des pantalons pour se promener dans la campagne, bien plus pratiques que les fanfreluches ! 

Mais le jour de son 14ème anniversaire, sa mère disparait... Pour régler ce fâcheux problème, les deux frères aînés d'Enola refont surface. Impatiente à l'idée de rencontrer ces frères dont elle a tant entendu parler, la jeune fille est bien vite déçue lorsqu'elle s'aperçoit qu'ils désapprouvent l'éducation libertaire qu'elle a reçue et que sa condition d'adolescente, et de femme font deux bonnes raisons pour qu'ils décident sans la consulter de ce qui sera le mieux pour elle : aller dans une école de jeunes filles convenable. Finies les tenues peu dignes d'une jeune fille, il va falloir se plier aux conventions de la société victorienne !

Mais leurs préjugés empêchent les deux frères, et Sherlock en particulier (pourtant détective reconnu !) de voir certains indices qu'Enola remarquera... Laisser deux hommes qu'elle rencontre pour la première fois décider de sa vie et de son avenir ? Fidèle à l'éducation que sa mère lui a prodiguée, Enola ne peut le supporter et prendra son avenir en main... En commençant par retrouver sa mère !




Voilà un roman jeunesse que l'on voit passer depuis un bon moment, et cela faisait des années que je souhaitais découvrir cette série ! C'était à raison, car j'ai vraiment aimé ce premier tome.

L'héroïne en est la raison principale : terriblement attachante, avec un caractère bien trempé, Enola n'hésite pas à prendre son destin en main quand elle voit qu'elle ne peut rien attendre des adultes qui l'entourent, et refuse de se plier aux règles pourtant rigides, de la société dans laquelle elle vit. Elle n'a pas froid aux yeux, même si elle reste une jeune fille qui a vécu à l'abri du danger, et sera par conséquent parfois complètement dépassée par les événements !

Le roman ne manque pas de rythme, et les péripéties se suivent rapidement sans laisser le temps au lecteur de s'ennuyer. L'héroïne a de l'humour, ce qui rajoute du piquant au récit.
Bien sur, le tout reste un peu anachronique... Il est difficilement concevable qu'une femme puisse si facilement s'émanciper des conventions très strictes de la société victorienne et soit féministe à cette époque... Mais cela reste un détail et n'a en rien gâché le plaisir de ma lecture.

Ce livre est le premier tome d'une série : vivement la suite !

D'autres avis chez les copines : Syl, George et Soukee qui avait bien moins aimé

jeudi 26 juin 2014

From Notting Hill with love... actually d'Ali McNamara


Scarlett est une jeune fille normale, à quelques détails près... Prédestinée à aimer le cinéma de par son prénom (en hommage à Scarlett O'Hara) et son métier (elle gère avec son père une société de machines à pop corn), elle finit par confondre ces films qu'elle aime tant et la vraie vie, ce que finissent par lui reprocher son père, sa meilleure amie et surtout son fiancé David, exaspéré de voir sa petite amie la tête dans les nuages...

Elle a en effet parfois tendance à s'« évader » dans ses rêves et s'inventer ses propres films pour échapper à la réalité qui ne lui procure pas toujours la même excitation... Surtout lorsque cette réalité est faite de travaux dans la maison qu'a tenu à acheter David et de week ends d'expédition au « Royaume du bricolage »...

A quelques mois de son mariage, Scarlett décide de prendre du recul en allant garder la maison d'un couple de Notting Hill... Notting Hill, pour cette fan de comédies romantiques, n'est-ce pas un peu comme le paradis ?
Scarlett compte bien par la même occasion prouver à son entourage que la vie peut être comme dans les films et que cette expérience lui fera vivre des moments similaires à ses scènes préférées... Mais même Scarlett sera surprise par ce que lui apportera ce séjour à Notting Hill !


Cela faisait longtemps (depuis sa sortie en VO!) que j'avais repéré ce roman, et j'ai été ravie de le trouver à un tout petit prix dans une jolie librairie d'occasion d'Auvers-sur-Oise... Il n'est pas resté prendre la poussière bien longtemps puisque j'ai mis le nez dedans à peine installés sur les bords de la Seine en sortant de la librairie !

Voici une comédie romantique britannique comme on les aime, légère et délicieuse à souhait. On s'en doute, Scarlett rencontrera un homme qui sèmera le trouble dans son cœur... et lui permettra de vivre des instants dignes des plus grandes comédies romantiques ! La particularité de ce roman est le fait que le cinéma y joue le premier rôle. Les références pleuvent, et les clins d’œil à certaines scènes cultes (la librairie de Notting Hill, la scène de la fontaine de Bridget Jones) m'ont réjouie...

Pour une fois, l'héroïne ne souffrait pas du syndrôme « je suis parfaite mais je ne m'en rends pas compte » : pour fuir la réalité, elle préfère se réfugier dans ses rêves, et est parfois complètement à côté de la plaque. Je me suis parfois reconnue en elle sur ce point, et c'est appréciable de suivre un personnage doté de réels défauts...


Pour autant, le reste des personnages et l'intrigue en elle-même étaient vraiment exagérés à plusieurs reprises : à la place de Scarlett, j'aurais fracassé depuis longtemps un pot de peinture sur la tête de son fiancé tant il m'agaçait... Je ne parle pas des autres personnages, sympathiques mais caricaturaux comme l'ami gay que Scarlett rencontre à Londres. Le passage décrivant la rencontre de Scarlett avec un acteur bien connu à Paris était également complètement ridicule et m'a presque énervée.

Cependant, si j'oublie tous ces petits points négatifs, j'ai passé un excellent moment, et ce roman m'a donné une folle envie de revoir tous les films qu'il cite. Et de retourner à Londres ! :o)

Les avis de Karine, Mlle Alice, MyaRosa
Il existe une suite, From Notting Hill to New York actually, et un troisième tome sortira en VO en octobre 2014. L'avis de Karine sur le second tome.


Profitons-en pour finir ce billet avec une petite promenade...
Dans ce roman, on se balade dans le quartier de Notting Hill et je visualisais les environs de ce coin que j'aime beaucoup à Londres. 

On descend la belle Portobello Road, en se promenant parmi les antiquaires et en admirant les maisons colorées qui la caractérisent.. On espère évidemment y croiser Hugh Grant qui passerait par là !


Puis on arrive à la fameuse librairie... Qui existait vraiment ! Pendant l'écriture du scénario, Richard Curtis s'y rendait fréquemment, même si les scènes n'ont pas été tournées à l'intérieur de la librairie, trop petite. Pendant longtemps, les fans du film ont pu la visiter avant qu'elle ne ferme... 
Depuis, la librairie "Notting Hill bookshop" a ouvert juste à côté. Si la devanture a changé, l'intérieur de la librairie a été reproduit pour être identique à celle du film ! Contrairement à Julia et Scarlett je n'ai pas fait de belle rencontre dans cette librairie ;), mais elle propose un choix de littérature généraliste et jeunesse qui est alléchant...


Un petit passage par le Coronet, ancienne salle de théâtre ouverte en 1898 et aujourd'hui reconvertie en cinéma, que l'on voit également dans le film.


On repart en déambulant parmi les magnifiques demeures victoriennes, jusqu'à Kensington Gardens où l'on passe dire bonjour à Peter Pan (dont nous a parlé Filipa !). Ou si vous voulez un petit parc plus intimiste, vous pouvez faire un tour à Holland Park, parfait pour se promener et pique-niquer en été, dont le petit jardin japonais est très beau et zen...

Ces photos sont de moi - été 2012

J'espère que la balade fut bonne. Au passage, dernier clin d'oeil : je suis parfois allée au parc Monceau pour lire ce roman, et bien que l'on soit en plein Paris, les immeubles qui entourent le parc dans ce quartier ont un côté très Notting Hill qui collait tout à fait avec l'ambiance !

Magnifique immeuble rue Rembrandt. Ce bow-window vitré fait très britannique non ? ^_^

Je vous reparle d'ici la fin du mois d'un autre roman ayant pour cadre Notting Hill... Mais cette fois-ci dans une toute autre ambiance !



jeudi 28 novembre 2013

L'air d'été est rempli de promesses, une enquête d'Isabel Dalhousie, Alexander McCall Smith

Enfin un billet lecture par ici... La panne d'écriture est derrière moi, j'espère !


Nous retrouvons dans ce nouveau tome la philosophe et détective à ses heures perdues Isabel Dalhousie. Sa vie a bien changé depuis les premiers tomes : mariée et maman d’un petit garçon, elle respire la joie de vivre… Mais s’il y a bien quelque chose qui n’a pas changé, c’est sa capacité à se retrouver mêlée aux problèmes des autres.

Cette fois-ci, c’est carrément une voisine qui en entendant parler du problème d’un de ses amis lui a conseillé de s’adresser à Isabel ! Duncan Munrowe l’invite donc dans son château à l’écart d’Edimbourg pour lui raconter le malheur qui lui est arrivé : à l’occasion d’une journée du patrimoine où sa demeure était ouverte au public, on a dérobé le tableau le plus précieux de sa collection, un Poussin auquel il est infiniment attaché.
Rapidement, les voleurs se font connaitre et réclament une rançon… Peu importe pour Duncan, le plus important est le tableau. Isabel va donc l’accompagner dans le jeu de piste lancé par les voleurs…


Bien que je n’aie pas lu tous les tomes de la série des enquêtes d’Isabel (celui-ci est le neuvième), j’ai retrouvé son univers avec un grand plaisir. Hormis sa vie qui a changé depuis son mariage et la naissance de son fils, on la retrouve égale à elle-même, toujours pleine de bonne volonté envers les autres et se lançant dans des réflexions philosophiques à partir de chaque situation du quotidien. Cet aspect qui peut rebuter certains lecteurs est sans doute ce qui m'a le plus plu. L'enquête n'est finalement qu'un prétexte, et passe parfois au second plan. Certes, ces réflexions ne vont parfois pas bien loin, et le but du roman n'est pas de se transformer en essai de philosophie ; mais cela fait son originalité.


Edimbourg, vue depuis Calton Hill (source)

L'un des principaux atouts d'une série est de s'attacher aux personnages, les connaitre de mieux en mieux et les voir évoluer. Une grande partie du plaisir que j'ai eu à me plonger dans ce roman était de retrouver des personnages que je connaissais, mais également de les voir évoluer, changer. Isabel semble dans ce tome bien plus heureuse, en paix avec elle-même et les autres. J'ai été étonnée de me réjouir pour le bonheur d'un personnage fictif, mais il est vrai que plus les tomes passent et plus j'apprécie ce personnage et son univers.

 L'écriture d'Alexander McCall Smith est fluide, drôle, on ne voit pas le temps passer. Ses romans sont à savourer par des après-midis d'automne ou d'hiver, avec un thé, des shortbreads et un plaid (à motifs écossais of course! ;)

Editions des Deux Terres, septembre 2013, 296p.

Le billet de Milly sur le roman

mardi 4 juin 2013

Gee, I am late for the English month!


Vous l'avez sans doute vu passer... Le mois anglais organisé l'an dernier par Titine et Lou remet du couvert en juin !
Le principe ? Consacrer ce mois aux lectures, visionnages, musique, et même cuisine de la perfide Albion. Autant dire que je ne pouvais que participer !

Et les participants sont motivé(e)s cette année, les billets pleuvent déjà de toute part ! De mon côté, j'ai déjà attaqué plusieurs lectures et d'autres sont au programme - bien que je sache que je n'aurai pas le temps de tout lire !


Mon assistant m'a aidée à faire le tri dans mes livres

Voici donc une liste prévisionnelle :
Black out de Connie Willis
Sans parler du chien de Connie Willis (relecture avec Syl)
Toute passion abolie de Vita Sackville West
Le chateau de Cassandra de Dodie Smith
Lady Susan de Jane Austen
Jane Eyre de Charlotte Brontë
Le signe des quatre d'Arthur Conan-Doyle le 16 juin
John de Cynthia Lennon
Un Agatha Christie le 20 juin
Drôle de temps pour un mariage de Julia Strachey le 25 juin
La splendeur des Charteris de Stephanie Des Horts
Lennon de David Foenkinos
David Copperfield de Dickens le 29 juin


Avec peut-être quelques billets également sur la musique, des séries, Londres... 

Oui oui je suis gourmande. I bite off more than I can chew!



Happy english month everyone!

lundi 18 février 2013

L'étrangleur de Cater Street, Anne Perry


La vie d'une jeune fille britannique des années 1880 n'est pas de tout repos : les contraintes sociales, séances de piano et ouvrages de broderie se succèdent autant que les interdits : répondre à sa grand-mère, lire le journal, réservé aux hommes...
La jeune Charlotte Ellison qui n'a pas sa langue dans sa poche et déteste être cantonnée aux séances de tea-time entre femmes où les ragots pleuvent rêve de plus. Elle est secrètement amoureuse de Dominic, le mari de sa grande soeur Sarah, et vit dans le silence cette passion tragique. Car Charlotte a aussi un côté follement romantique sous ses airs de suffragette avant l'heure.

Cette vie au cadre rigide ne va pas s'améliorer lorsque le quartier de la famille Ellison devient le théâtre d'une série de meurtres toujours opérés sur le même mode : des femmes seules sont étranglées par un mystérieux agresseur dans Cater Street et ses environs le soir après la tombée de la nuit.
Quelle déplaisante affaire, d'autant que la première victime n'est autre que la bonne des Ellison et que la police en la personne de l'inspecteur Pitt vient enquêter... Qu'il est désagréable celui-là, avec ses manières d'homme d'une classe bien moins élevée que celle de Charlotte ! Mais rapidement le franc-parler de cette dernière ne laisse pas l'inspecteur indifférent.


Ce tome est donc le premier de la série des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt (oops spoiler ! Bon je crois que ce n'était un secret pour personne que malgré leur première rencontre assez hostile, ces deux là finissent ensemble...) de la reine du polar victorien Anne Perry.
Après un raz-de-marée perryesque sur les blogs en mars dernier, un challenge a été lancé par Syl et j'en ai profité pour découvrir enfin cette série que je souhaitais lire depuis si longtemps.


The tea, Mary Cassat, 1880


Malgré le fait que j'ai lu ce roman en mai dernier (je n'avais jamais fait mon billet), j'en garde un souvenir assez net, ce qui est un excellent signe. J'ai particulièrement apprécié être immergée dans cette ambiance so british et parfaitement victorienne.
L'héroïne Charlotte a tout de suite gagné ma sympathie par sa frustration sur son sort du à son genre. Elle refuse de se cantonner à des après-midi passées à broder ou boire du thé et rêve de plus, tout en restant très conditionnée par les normes : elle rejette tout d'abord violemment cet inspecteur Pitt qui a l'audace d'oublier son rang social.

Malgré une fin précipitée (sans dévoiler la fin à ceux qui n'ont pas lu le livre, je me demande tout de même comment cela se fait que la famille se remette si bien de cette fin !), j'ai beaucoup apprécié cette lecture que j'avais associée à de nombreuses tasses de thé et bains de soleil dans des parcs au printemps dernier.

La seule raison qui m'a empêché de lire la suite est que j'oublie tout le temps le titre du second tome lorsque j'arrive à la bibliothèque !

Les avis de George, Asphodèle, Nath Choco qui en parlent très bien !


mercredi 31 octobre 2012

Le fantôme de Canterville, Oscar Wilde

Angleterre de l’Ouest, XIXème siècle. Lord Canterville vend Canterville Chase, son château à M. Otis, ministre américain pour que ce dernier s’y installe avec sa famille.

Mais Lord Canterville les met en garde : le lot comprend le château, sa belle librairie, ses jardins… Mais également un occupant indésirable du lieu, le vieux fantôme de Canterville. Celui-ci, mort en 1584 a eu le temps de ruminer sur les circonstances tragiques de sa mort et prend un malin plaisir à terroriser les malheureux qui essaient de vivre à Canterville Chase.
C’est cependant sans compter sur ces Américains qui sont d’une telle rustrerie et si mal élevés, qu’ils ont le mauvais goût de ne même pas frémir face au fantôme ! Ils lui laissent des produits pour huiler ses chaines sur le guéridon du couloir, tendent des ficelles dans l’escalier pour qu’il se prenne les pieds et lui intiment de faire moins de bruit quand il hurle ses cris macabres la nuit dans les couloirs…
Bientôt, ce pauvre fantôme ne sera plus que l’ombre de lui-même, se terrant pour échapper aux terribles jumeaux jamais à court de farces…


Wilde est un auteur britannique connu pour son talent, son humour et son esprit, et difficile de contredire tout cela en lisant cette nouvelle qui fut la première histoire de Wilde publiée.
Il y reprend les codes du roman gothique, mais les tord rapidement en tournant la partie fantastique effrayante (ce fameux fantôme) en ridicule. Les situations sont à mourir de rire et les piques mordantes que Wilde envoie aux britanniques comme aux américains savoureuses.
J’ai dévoré ce livre qui m’a donné envie de relire Wilde – la lecture du Portrait de Dorian Gray il y a deux ans m’avait fait oublier son humour mordant, que je redécouvre.
Une lecture de circonstance pour Halloween et une bonne façon de découvrir Oscar Wilde si vous ne le connaissez pas !


Mr Otis ouvrit la porte de sa chambre. Juste en face de lui, il vit, au pâle clair de lune, un vieillard d'aspect terrible. Il avait des yeux rouges pareils à des charbons incandescents ; une longue chevelure grise lui tombait sur les épaules en tresses emmêlées; ses vêtements, d'une coupe ancienne, étaient salis et élimés. De lourdes menottes et des fers rouillés lui pendaient aux poignets et aux chevilles.
"Cher monsieur, dit Mr. Otis, permettez-moi d'insister auprès de vous pour que vous huiliez ces chaînes: je vous ai apporté à cette fin un petit flacon de lubrifiant. On le dit totalement efficace dès la première application (...)
Sur ces mots, le ministre des Etats-Unis posa le flacon sur une table et, fermant sa porte, se retira dans sa chambre.
Un instant, le fantôme de Canterville demeura absolument immobile, dans un accès d'indignation bien naturelle; puis, ayant lancé violemment le flacon sur le parquet poli, il s'enfuit le long du couloir, en poussant des gémissements sourds et en émettant une lueur verdâtre et fantomatique.


Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ce court métrage de Disney de 1929 dont j’avais déjà parlé l’an dernier… Il n’a pas pris une ride !

Merry Halloween!

samedi 20 octobre 2012

Une place à prendre - The Casual Vacancy, JK Rowling



Pagford, petit village de l’Ouest de l’Angleterre. Son centre, le Square, ses petits paniers charmants garnis de fleurs, son abbaye en ruines, sa petite rivière, l’Orr, ses vertes collines. Un endroit charmant, où il fait bon vivre et où les habitants sont très attachés à leur village.


On découvre peu à peu un certain nombre de ces habitants, chacun à son tour nous livrant ses pensées et ses sentiments. Le vernis de la perfection de Pagford  se craquèle assez rapidement : la mort de Barry Fairbrother, Parish Councillor et aimé de nombreuses personnes provoque bien des remous. 
En cause, l’un des quartiers du village que Barry défendait âprement : The Fields, une zone qui auparavant appartenait à Yarvil (la ville proche de Pagford) et où les trottoirs sont plus remplis d’ordures que garnis de bacs à fleurs et surtout où la population est défavorisée.

A Pagford, certains, Howard et Shirley Mollison (également membres du Parish Council, et opposants farouches de Barry) en tête, trouvent que le village devrait se débarrasser du fardeau que sont les Fields : ces gens qui sont mal élevés, tous des drogués, qui vivent des allocations sans travailler et n’accordent aucun intérêt à l’embellissement de la ville ne méritent pas le havre de paix qu’est Pagford !
Et comme tout le monde connait tout le monde, la mort de Barry va relancer le débat houleux du sort des Fields, et provoquer des réactions différentes chez chacun…


De quel ville Rowling s'est-elle inspirée pour Pagford ? Plusieurs endroits en Grande-Bretagne se disputent la vedette, parmi elles Richmond, dans le North Yorkshire, qui ressemble beaucoup à ce que j'imaginais...


Alors, ce nouveau Rowling ?
J'étais impatiente de l’avoir, j'ai lu quelques pages dès que je l'ai eu entre mes mains le jour de sa sortie. Le début m'a réjouie : on découvre un petit village avec sa communauté, ses ragots, ses différents habitants tous liés selon un réseau complexe.
Même si on reconnait un peu le style Rowling, il y a beaucoup plus de descriptions par rapport à Harry Potter, et j’ai trouvé le vocabulaire enrichi. On retrouve son humour, mais cette fois-ci beaucoup plus teinté d’ironie et d’amertume.

Puis un gros moment d'ennui est arrivé vers le milieu de ma lecture et n'est reparti que dans le dernier tiers.
J'ai tout de même bien aimé, mais j'ai trouvé des longueurs dans un roman qui fait tout de même 500 pages en VO.

Surtout, j'ai eu un choc au détour d'une phrase : la formule retrouvait l'humour mordant de Rowling que j'appréciais tant dans HP. A ce moment, je me suis rappelé que c'était un livre de JK Rowling, et pas de n'importe quel autre auteur que je lisais, et ça m'a fait un choc car je l'avais totalement oublié. 


Ce petit village des Cotswolds pourrait aussi être source d'inspiration pour le village...

C'est donc positif de voir qu'on oublie HP, qu'elle a écrit un roman très différent : les personnages ont d'autres préoccupations, ça parle de sexe et de drogues, chacun a ses défauts qui le rend parfois (souvent pour certains) énervant ou méprisable. Au final, personne n’est vraiment épargné dans ce roman, pas même Barry qui vient pourtant de mourir et dont il est difficile de dire du mal dans ces circonstances !

Pourtant, au final, ça manque un peu de l'humour et de l'action auxquels elle nous a, auxquels elle m'a habituée. Quand on y réfléchit, ce n’est pas si étonnant : tout le monde l’attendait au tournant et je me demande si elle n’aurait pas tant essayé d’éviter la comparaison avec Harry Potter qu’elle aurait centré l’écriture de son livre sur sa non-ressemblance avec sa saga culte ?
Forcée je suis donc de dire que je suis un peu déçue... Mais ce roman est peut-être, autant pour Rowling que pour ses lecteurs (du moins pour moi) un « rebound book », un livre de transition après ce gros choc qu’a été Harry Potter et que son prochain roman sera moins accompagné de cette pression…

Bon et bien en tout cas, tout ceci m’a donné envie de me replonger dans HP… ;)