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lundi 22 août 2011

Spellman et associés, Lisa Lutz


 Spellman et associés
Auteur : Lisa Lutz
Editions : Livre de Poche
Année d'édition : 2007 (2008 pour l'édition de poche)
Pages : 444

Isabel, 28 ans, travaille pour ses parents dans l’agence familiale de détectives privés depuis son plus jeune âge. Quand elle rencontre un homme qui lui plait lors d’une enquête de routine qui lui est confiée, plutôt que d’être honnête et de l’inviter à boire un verre, elle préfère le filer pendant 15 jours et faire une enquête sur ses antécédents judiciaires. Elle a de qui tenir, puisque c’est ce que faisait sa mère avec ses exs.
Pendant ce temps, sa petite sœur Rae, au lieu de trainer avec ses amies et de regarder la télé comme toutes les ados de 14 ans, occupe son temps libre à suivre des gens pour le plaisir et à retenir la chemise préférée de son oncle en otage. Chez les Spellman, la vie privée n’existe pas : filatures, micros cachés, canulars et courses poursuites en voiture sont le quotidien de cette famille de San Francisco.


Chaque famille a ses problèmes, mais lorsque vous lirez ce livre, vous vous rendrez compte que ceux de la votre sont bien dérisoires en comparaison avec eux. Chez les Spellman, famille de détectives privés, être givré semble être un sport national, et tout le monde s’en donne à cœur joie pour vider le mot « normal » de tout son sens. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en leur compagnie, on ne voit pas le temps passer ! Ils s’écharpent joyeusement pour notre plus grand plaisir, car chacune de leurs « guerres » est plus drôle que la précédente. On aurait beaucoup de mal à savoir lequel d’entre eux est le plus fou, mais après tout, ça n'a aucune importance !

« J'ai grandi dans une maison où il fallait fournir une explication à tout. Si quelqu'un laissait dans le réfrigérateur un pot de lait vide, on faisait une enquête jusqu'à ce que la vérité soit découverte. L'oncle Ray l'avait laissé parce que c'était son habitude. Mais toutes les vérités ne sont pas aussi faciles à découvrir. »

Les personnages sont sympathiques, tout en étant assez exaspérants. Isabel, particulièrement, tout en dénonçant l’attitude de ses parents, ne peut s’empêcher de faire comme eux et de saboter joyeusement toutes ses relations amoureuses. Son manque de confiance en elle, et ses complexes par rapport à son frère ou sa sœur la rendent attachante. Rae m’a énormément fait rire, à cause de son caractère bien trempé et de sa détermination à toute épreuve, et j’ai aimé être horripilée par la mère et le frère d’Isabel.

J’ai donc passé un très bon moment avec ce livre et je ne vais pas tarder à lire la suite, Les Spellman se déchainent.
Retrouvez les billets de Mlle Lily qui m'a donné envie de le lire et de Matilda qui l'a lu juste avant moi.

vendredi 19 août 2011

The last song, Nicholas Sparks


 The last song
Auteur : Nicholas Sparks
Editions : Grand Central Publishing
Année de parution originale : 2010
Nombre de pages :432
Ce livre a été publié en français sous le titre "La dernière chanson" aux éditions Michel Lafon











Ronnie a dix-sept ans et elle en veut au monde entier – qui le lui rend bien. La voilà condamnée à passer l’été entier dans le trou perdu en Caroline du Nord où vit son père, à qui elle n’a pas parlé depuis trois ans. Pour cette new-yorkaise habituée à trainer dans les bars et les clubs, c’est pas très emballant… Mais va-t-elle changer d’avis après avoir rencontré Will, qui, loin d’être le beau gosse insupportable qu’elle croyait être, semble s’intéresser à elle malgré le fait qu’elle soit particulièrement désagréable avec lui ?

Pour oublier la grisaille qui sévit et la fatigue au boulot (quand tout le monde est en vacances sauf les stagiaires, la motivation se perd…), j’avais envie d’une lecture d’été, une lecture de plage qui sente le sable et l’air iodé de la mer. Et c’est là que ce roman de Nicholas Sparks est tombé à point nommé, puisque j’avais presque oublié que je l’avais emprunté à la bibliothèque et de quoi il parlait jusqu’à ce que je le commence par hasard.
J’ai été assez surprise car je ne m’attendais pas à ce genre de livre : j’avais eu, je ne sais pas trop pourquoi, l’impression que les romans de Sparks étaient sur des adultes qui vivaient des histoires d’amour compliquées qui finissaient (très) mal. D’où ma surprise de voir que ce livre était en fait plutôt pour ados, vu que son héroïne, Ronnie a dix-sept ans, et les préoccupations qui vont avec son âge.
Passée la surprise et la peur de m’ennuyer en voyant le niveau des dialogues des premières pages, je me suis laissé entrainer  par l’histoire. Ronnie avait pourtant l’air d’une belle tête à claques dans le genre J’ai-pas-demandé-à-vivre-foutez-moi-la-paix alors qu’elle n’a pas vraiment de problèmes dans la vie, mais heureusement, un nid de tortues abandonné à l’appétit vorace des opossums redonne un sens à sa vie (mais comment et pourquoi ?? ahah, il faudra lire le livre pour le savoir !) et elle cesse rapidement d’être insupportable.


A partir de là, j’ai suivi avec plaisir ses aventures d’été, entre les repas avec son frère et son père, les balades sur la plage avec le beau Will et ses mésaventures avec les fauteurs de trouble (il en faut toujours dans une histoire d’ados non ?) que sont Ashley (la peste de service qui n’a pas digéré sa rupture avec Will), Marcus (le gars flippant qui essaie de draguer Ronnie) et Blaze (la gentille fille qui se laisse entrainer par les méchants et les suit dans leurs bêtises. Gageons qu’elle retrouvera la raison d’ici la fin du livre). Malgré ces éléments plutôt caricaturaux, les pages se tournent facilement et je me suis presque sentie en vacances, détendue, portée par le bruit du ressac et la douceur de l’air.

"He tried instead to focus on the world around him: the sun risen out of the sea, the trill of morning birdsong, the lingering mist atop the water. He strove to absorb the beauty without conscious thought, trying to feel the sand beneath his feet and the breeze as it caressed his cheek."

J’ai également aimé le rapport de Steve, le père de Ronnie, à la musique : pianiste professionnel, il y cherche une échappatoire autant qu’un sens à donner à sa vie.
Cependant, j’ai fini par m’ennuyer un peu : l’histoire renferme en fait une seconde histoire, beaucoup moins légère… au final, ça fait 400 pages et c’était un peu trop pour moi : un peu étrange de passer d’une lecture si légère à une histoire tragique ; un peu trop de bons sentiments sont présents également. 

The last song est une très bonne lecture pour l’été, mais au final pas si légère que ça ! Mon avis est mitigé mais beaucoup de personnes aiment Sparks donc il se peut que vous aimiez plus que moi.
Un film adapté du roman avec Miley Cyrus dans le rôle titre est sorti aux Etats-Unis, mais il n’est pas disponible en France, pas officiellement en tout cas.


vendredi 1 juillet 2011

Appel du pied, Risa Wataya

Pour conclure en beauté le challenge In the mood for Japan, Choco a proposé une quinzaine nippone. J'avais l'intention de participer, mais la période qui a suivi a été très chronophage et ce n'est que pour la fin que je peux rejoindre l'aventure...
Je vais donc vous parler aujourd'hui d'un roman lu il y a longtemps mais qui a été un gros coup de coeur et reste encore aujourd'hui dans ma mémoire, Appel du pied de Risa Wataya (mon avis sur son autre roman Install ici).



Ce livre m’a tout d’abord attirée par sa couverture : une jeune fille qu’on dirait sortie d’un manga, qui regarde dans le vague, qui a l’air un peu perdue. Et sans trop lire le résumé, je l’ai acheté.


On y fait la rencontre d’Hasegawa, qui traine son ennui dans sa petite ville japonaise, un peu comme l’héroine du premier roman de Risa Wataya, Install. Elle rencontre Ninagawa, un garçon isolé de son lycée : il ne vit que pour sa passion pour Oli-chang, une idol (star de la chanson japonaise, souvent très jeune, agée de 12 à 16 ans) et est au comble du bonheur lorsqu’il découvre que Hasegawa a rencontré un jour cette chanteuse et qu’elle lui a même parlé. Il la harcèle pour connaitre tous les détails, l’emmène au concert de la star.

Hasegawa, de son côté, commence à ressentir de l’attirance pour cet étrange garçon, mais il est tellement occupé à vivre dans ses rêves qu’il ne la remarque pas…


Tout comme Install, ce roman a une atmosphère très particulière. On sent la lassitude et le trouble caractéristiques de l’adolescence. Hasegawa se cherche, est bel et bien perdue comme le laisse supposer le dessin de la couverture. Elle regrette le temps de l’enfance, où les choses semblaient plus simples. Elle est tout simplement dans une phase de changement, qui la laisse entre deux eaux.

Ninagawa représente quant à lui un phénomène fascinant au Japon : ces personnes qui sont passionnées par les stars, les idols, au point de collectionner tout ce qui les concerne et de ne vivre que par rapport à leur passion. Sa rupture avec le monde extérieur est à la fois fascinante et très effrayante, car il préfère une personne qu’il ne connait pas et idéalise à une personne réelle, certes pleine de défauts, mais qui est en face de lui, et s’intéresse à lui.

En quelques pages (ce roman est comme Install, très court), Risa Wataya réussit à nous faire ressentir cet état étrange qu’est l’adolescence, et à mettre le doigt sur les dérives de nos sociétés.

Un très bon roman donc, que je conseille à tous, y compris ceux qui ne sont pas si intéressés par le Japon.

Je vous laisse avec une chanson pop japonaise d'un groupe qui s'appelle Jelly Beans, pour mieux découvrir ce que sont les idols.

Et demain, tenez-vous bien car je vous parle d'un manga cultissime, Hana Yori Dango. Ca va couiner !

vendredi 21 janvier 2011

A contresens, Tom Liehr

Résumé quatrième de couverture :
Tim Köhrey, orphelin, passe une enfance trop tranquille au sein d’une famille d’accueil anesthésiée, dans la banlieue de Hanovre. Pour lui, la vraie vie va enfin commencer à l’été 1980, à l’aube de son adolescence, quand sa famille déménage. Tim se retrouve plongé dans un Berlin-ouest en pleine effervescence, battant au rythme de l’amitié, de la musique, du grand amour. Mais il va finir par tout perdre, en une fraction de seconde. Ce n’est qu’au millénaire suivant que Tim, DJ désabusé à la recherche du bouton rewind, cesse de se laisser porter par la vie et décide de partir à sa rencontre… quitte à prendre parfois quelques contresens. Un roman pop, doux amer et sans temps mort, sur les occasions manquées, les rêves mis de côté et le besoin de changer de vie. 

Mon avis :
Première lecture de l’année, A contresens fut un véritable coup de cœur pour moi ! J’ai été happée dès le début par cette histoire qui suit la vie de Tim, de ses six ans, lorsque ses parents meurent dans un accident de voiture (alors qu’ils roulaient à contresens sur l’autoroute, d’où, en partie, le titre du livre) jusqu’à ce qu’il atteigne la quarantaine.

Il y a dans ce livre un je ne sais quoi, qui fleure bon l’Allemagne, bien que ce soit l’Allemagne telle que je ne la connais pas, n’ayant ni vécu dans les années 70 et 80, ni visité Berlin. Les noms égrenés, la série Inspecteur Derrick, et surtout les titres des chansons du top 50 qui concluent chaque chapitre m’ont donné parfois envie de répéter intérieurement les dialogues, en allemand (malgré mes maigres compétences pour parler dans cette langue). Ce livre fut donc une immersion dans un pays, qui est voisin de la France, et que l’on ne connait  pourtant finalement pas si bien. 

La musique est omniprésente, à partir du moment où Tim se découvre un talent certain pour être DJ à une fête de son lycée. Son père lui a légué sa collection de vinyles, dont il se sert pour son métier, avant de l’agrandir avec ses propres choix. Tim est un personnage très attachant, bien que ses réactions ne soient pas toujours compréhensibles, et que ses relations avec les autres personnages soient parfois étranges. Il y a pourtant une relation, qui est au centre du roman et l’illumine : celle entre le héros et son premier amour, Mélanie, qu’il rencontre à l’âge de seize ans. Tom Liehr sait décrire, avec un style pourtant plutôt sobre, mais très agréable, l’exaltation de ce moment où plus rien d’autre ne compte que la personne aimée, et où tout semble extraordinaire et magnifique. 

La quatrième de couverture signale que Tom Liehr est le Nick Hornby allemand, et j’avais en effet songé à cet auteur en lisant le résumé. Même si son récit, empreint de musique pop et suivant la vie de Tim dans son aspect le plus quotidien, fait penser à Hornby, il y a pourtant quelque chose de bien plus cruel, douloureux dans A contresens. Ce qu’il advient de nombres de personnages (le père et un fils de sa famille d’accueil, plusieurs de ses amis), tout comme l’aboutissement de sa vie après dix-sept ans d’un mariage qui semble absurde, tout cela fait froid dans le dos. 

En refermant le livre, Tom Liehr m’a semblé extrêmement pessimiste, quand on considère le sort de la plupart des personnages. En cela, il m’a plus fait penser à Jonathan Coe qu’à Nick Hornby, pour citer un autre auteur anglophone contemporain.  Le roman laisse donc un goût quelque peu amer dans la bouche, une sensation qui colle probablement à la réalité de nombres de vies dont les rêves se perdent en route. 

En conclusion : Difficile d’expliquer pourquoi j’ai aimé ce livre, et pourtant, je l’ai adoré ! Tim est un personnage extrêmement attachant, que l’on a envie de suivre jusqu’au bout, malgré ses errements et ses réactions qui peuvent agacer, comme un ami nous agace parce que justement on l’apprécie tant. Le style de Tom Liehr fait couler le roman avec bonheur sans que l’on s’aperçoive qu’on arrive déjà à la fin.
Une très belle découverte que je dois à Blog O Book et aux éditions Asphalte, que je remercie vivement !

Retrouvez l'avis de Bambi, qui a également beaucoup aimé.

Extrait :
"Deux indicateurs permettaient de déterminer facilement si la musique plaisait. D’une part, la fréquence avec laquelle on me demandait tel ou tel morceau en particulier : moins on m’en demandait, meilleure était la programmation ; quand on est en train de danser, on n’a pas envie d’une autre zic. D’autre part, la force avec laquelle la foule chantait quand je baissais le son, du moins pour les morceaux pouvant être repris en chœur. Lors d’une soirée mémorable, durant laquelle la sueur condensée avait goutté du plafond de la Tente dans mes caisses de disques et avait ruiné presque la moitié des pochettes, ils avaient chanté et dansé sur un morceau pendant près de deux minutes, sans qu’aucun son sorte des baffles."