Mais Lord Canterville les met en garde : le lot
comprend le château, sa belle librairie, ses jardins… Mais également un
occupant indésirable du lieu, le vieux fantôme de Canterville. Celui-ci, mort
en 1584 a eu le temps de ruminer sur les circonstances tragiques de sa mort et
prend un malin plaisir à terroriser les malheureux qui essaient de vivre à
Canterville Chase.
C’est cependant sans compter sur ces Américains qui sont d’une
telle rustrerie et si mal élevés, qu’ils ont le mauvais goût de ne même pas
frémir face au fantôme ! Ils lui laissent des produits pour huiler ses
chaines sur le guéridon du couloir, tendent des ficelles dans l’escalier pour
qu’il se prenne les pieds et lui intiment de faire moins de bruit quand il
hurle ses cris macabres la nuit dans les couloirs…
Bientôt, ce pauvre fantôme ne sera plus que l’ombre de
lui-même, se terrant pour échapper aux terribles jumeaux jamais à court de
farces…
Wilde est un auteur britannique connu pour son talent, son
humour et son esprit, et difficile de contredire tout cela en lisant cette
nouvelle qui fut la première histoire de Wilde publiée.
Il y reprend les codes du roman gothique, mais les tord
rapidement en tournant la partie fantastique effrayante (ce fameux fantôme) en
ridicule. Les situations sont à mourir de rire et les piques mordantes que
Wilde envoie aux britanniques comme aux américains savoureuses.
J’ai dévoré ce livre qui m’a donné envie de relire Wilde –
la lecture du Portrait de Dorian Gray il y a deux ans m’avait fait oublier son
humour mordant, que je redécouvre.
Une lecture de circonstance pour Halloween et une bonne
façon de découvrir Oscar Wilde si vous ne le connaissez pas !
Mr Otis ouvrit la
porte de sa chambre. Juste en face de lui, il vit, au pâle clair de lune, un
vieillard d'aspect terrible. Il avait des yeux rouges pareils à des charbons
incandescents ; une longue chevelure grise lui tombait sur les épaules en
tresses emmêlées; ses vêtements, d'une coupe ancienne, étaient salis et élimés.
De lourdes menottes et des fers rouillés lui pendaient aux poignets et aux
chevilles.
"Cher monsieur, dit Mr. Otis, permettez-moi d'insister auprès de vous pour que vous huiliez ces chaînes: je vous ai apporté à cette fin un petit flacon de lubrifiant. On le dit totalement efficace dès la première application (...)
Sur ces mots, le ministre des Etats-Unis posa le flacon sur une table et, fermant sa porte, se retira dans sa chambre.
Un instant, le fantôme de Canterville demeura absolument immobile, dans un accès d'indignation bien naturelle; puis, ayant lancé violemment le flacon sur le parquet poli, il s'enfuit le long du couloir, en poussant des gémissements sourds et en émettant une lueur verdâtre et fantomatique.
"Cher monsieur, dit Mr. Otis, permettez-moi d'insister auprès de vous pour que vous huiliez ces chaînes: je vous ai apporté à cette fin un petit flacon de lubrifiant. On le dit totalement efficace dès la première application (...)
Sur ces mots, le ministre des Etats-Unis posa le flacon sur une table et, fermant sa porte, se retira dans sa chambre.
Un instant, le fantôme de Canterville demeura absolument immobile, dans un accès d'indignation bien naturelle; puis, ayant lancé violemment le flacon sur le parquet poli, il s'enfuit le long du couloir, en poussant des gémissements sourds et en émettant une lueur verdâtre et fantomatique.
Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ce court métrage de Disney de 1929 dont j’avais déjà parlé l’an dernier… Il n’a pas pris une ride !
Merry Halloween!