samedi 28 juillet 2012

Rituels tribaux du samedi soir, de Nik Cohn


Résumé de l'éditeur :
Fondateur mythique de la critique rock, Nik Cohn fit plus que rendre compte d’un genre musical. Chantre des mensonges de la culture pop, il façonna son époque. Qui mieux que Vincent, incarné à l’écran par John Travolta dans La fièvre du samedi soir, pour symboliser les années disco ? S’il s'admire devant la glace, parade sur les pistes, il sait que le succès n'a qu’un temps, celui de la jeunesse.
Des sex-shops de New York à La Nouvelle-Orléans oubliée par le progrès, ces quatre nouvelles, inédites en français, nous présentent la face sombre du rêve américain, quand une génération en quête d'une illusoire célébrité se retrouve dans l'impasse. Cela n’empêche pas l'humour, le glamour, l'envie
.

Appâtée par ce résumé de l’éditeur, j’ai profité d’un partenariat sur Livraddict pour découvrir ce livre qui rassemble quatre nouvelles. Si l’aspect musical n’est pas du tout présent dans ces récits (encore une fois, le résumé m’a orientée dans la mauvaise direction !), j’ai apprécié cette plongée dans l’Amérique…

La première nouvelle m’a laissée plutôt dubitative : j’ai du complètement passer à côté. La narration m’a déstabilisée, étant donné qu’on part avec un personnage, enchainant avec un autre, puis un troisième avant de revenir au second… Je n’ai d’ailleurs pas compris qui était le narrateur ; de temps en temps, apparait un « je » qui laisse plutôt déboussolé car le reste du récit semble avoir un narrateur impersonnel omniscient… La plongée dans le monde de la boxe de la Nouvelle Orléans est amenée de manière maladroite, car je suis restée à la surface…

La seconde en revanche m’a enthousiasmée. J’ai été surprise que ma réaction soit si différente entre ces deux nouvelles !


On partage la vie du narrateur le temps de 24 heures qu’il va passer sur la 42ème rue. On va de rencontres étonnantes en situations cocasses. Le style de Nik Cohn dans cette nouvelle m’a évoqué Kerouac : non pas parce qu’il aurait une écriture saccadée, sans ponctuation comme l’écrivain de la beat generation, mais dans sa façon de raconter des histoires comme si nous étions dans la tête du personnage et entendions ses pensées, et à cause de son talent pour rendre vivants, passionnants et amusants tous les petits détails du quotidien d’un américain qui voyage, découvre un nouveau monde.

Les deux dernières nouvelles ont un point commun : elles nous font découvrir un héros dont la passion prend toute la place et consiste les seuls moments pour lesquels il vit et qui le font vibrer. Dans la première, ce sont les courses de rue, dans la dernière, les soirées du samedi soir dans les clubs. Eh oui, car cette dernière nouvelle n’est autre que celle qui a inspiré le fameux film « Saturday night fever » avec John Travolta dans le rôle de Vincent, un jeune américain d’origine italienne qui attend le samedi pour mettre sa chemise à fleurs, son costume qui brille, enduire ses cheveux de gomina et aller sur le dance floor.


Toutes ces histoires nous racontent le revers de l’american dream. Ces personnages se débattent pour devenir « quelqu’un », sans y parvenir, laissant derrière eux une certaine amertume. A ce titre, les deux dernières nouvelles sont celles qui illustrent le mieux cela : s’ils sont persuadés d’être différents de la masse, de pouvoir se démarquer, les héros n’en restent pas moins anonymes dans un immense pays où le succès et la popularité peuvent se défaire aussi rapidement qu’ils se sont faits.

Cependant, les nouvelles de Nik Cohn semblent faire partir de ces textes dont la traduction, aussi bonne soit-elle, enlève une partie de leur rythme et leur richesse. J’ai lu ce recueil en français, mais simplement en regardant les titres originaux des nouvelles, je les ai trouvés plus mordants, avec un « less is more » qui leur donne une efficacité redoutable. Par exemple, 24 heures sur la 42e était en VO « 24 on 42 ». C’est ultra court, ça claque et on comprend tout de suite où l’auteur veut en venir. 

Nik Cohn semble peu traduit en France, alors qu’il est d’après sa biographie reconnu comme un des pionniers de la critique musicale en matière de rock. Je pense donc chercher à découvrir cet aspect de son travail, en VO pour voir si mes impressions s’avèrent justes !


Une lecture pas indispensable mais qui m'a permis de découvrir cet auteur ! Merci Livraddict et les éditions Folio de nous permettre cela !

Finissons en musique et en images, avec of course les Bee Gees... what else?

2 commentaires:

Syl. a dit…

Quand Travolta se trémoussait pour la première fois dans La Fièvre du samedi soir, j'avais 11 ans ! C'était la mode du cuir noir, des doudounes sans manche et des badges.

Touloulou a dit…

Tu me fais rêver Syl ! Les badges sont depuis redevenus à la mode, quant au reste... :)