Alexander Mc Call Smith est aujourd’hui un des auteurs écossais les plus connus, pour son talent à créer des personnages drôles, colorés et attachants.
C’est toute une galerie de ce type de personnages qu’il nous invite à rencontrer dans 44 Scotland Street. On ouvre la porte du bâtiment en compagnie de Pat, qui s’y installe pour commencer sa deuxième année sabbatique (après tout c’est vrai, pourquoi s’arrêter à une seule ?). Elle y rencontre son colocataire, Bruce, qui très rapidement révèle un je-ne-sais-quoi de perturbant… il y a aussi les voisins, la bavarde mais fort intelligente et amicale Domenica, Bertie, l’enfant surdoué qui joue du saxophone et sait parler italien à l’âge de 5 ans, et sa mère, Irène, la caricature des parents qui veulent tant stimuler leurs enfants qu’ils oublient que ce ne sont que des enfants. Et puis il y a tous les autres, Matthew qui travaille avec Pat, ceux du café, Angus le peintre contre lequel la section des prêtres discontinus a formé une fatwa…
Tout ce petit monde est connecté d’une manière ou d’autre et se croise dans la ville d’Edimbourg, qui est au cœur du roman. Ce livre fait fortement penser aux Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin (une saga que j’adore soit dit en passant), par son ton, son humour et sa façon de nous embarquer dans les vies des personnages comme si nous vivions effectivement au 44 Scotland Street.
Edimbourg
Là où Mc Call Smith diffère de Maupin, c’est qu’il est beaucoup plus cruel avec ses personnages : il n’hésite pas à se moquer d’eux, mais de manière tout à fait britannique, en instillant progressivement son ironie. En cela, il m’a cette fois fait penser à Joseph Connolly, autre auteur britannique adepte de la cruauté envers les (pauvres) personnages qu’il crée. Même si cela rend le roman délicieux, cela le rendait également lassant par moments… Le rythme est assez lent car il y a peu d’action : c’est rarissime que je reproche ça à un roman, car d’habitude, tant que le livre est bon, cela ne me dérange pas du tout, mais là, j’aurais bien aimé que ça bouge un peu plus.
En bref, un bon moment souvent servi par des réflexions très drôles, mais un peu lassant quand l'auteur est un peu trop sarcastique et un peu mou.
Citations :
"- Je viens d'avoir un instant proustien, confia le jeune homme, revenant à la réalité.
- Cela arrive tout le temps, assura Big Lou. On a tous des instants proustiens. Seulement, on ne le sait pas tant qu'on n'a pas lu Proust."
- Cela arrive tout le temps, assura Big Lou. On a tous des instants proustiens. Seulement, on ne le sait pas tant qu'on n'a pas lu Proust."
"Cela me fait penser au culte des saints et de leurs reliques. Pour les saints les plus populaires, il existe tellement de morceaux que l'on pourrait reconstituer plusieurs centaines de squelettes de chacun d'eux. Regardez sainte Catherine de Sienne, par exemple - celle du baril d'eau miraculeuse - : elle devait avoir un nombre de doigts impressionnant ! Rien que dans les églises que j'ai visitées en Toscane, j'en ai compté au moins une vingtaine. Pour être miraculeux, c'est miraculeux "
6 commentaires:
J'ai ce livre chez moi, acheté un peu sur un coup de tête, à cause du titre, de la couv' ^^°
Mais de ce que tu en dis, il va remonter dans ma PAL ^^ Après quelques lectures "obligatoires", je le lirai ^^
Il faut que je le lise ^__^ et puis la photo iiih.
Hier je relisais Tintin et l'île noire, donc en Ecosse, ils parlaient d'Edimbourg, du Loch Ness, du Loch Lomond... j'étais comme une dingue ahah. J'ai vu tout ça moi :p.
On passe un très bon moment, c'est bien entre des livres plus complexes !
Oriane, en plus tu reconnaitras sans doute les noms des rues et tout :)
Héhé je suis pareil quand je connais, ça m'a fait ça pour un livre qui se passe à Istanbul (dont j'ai parlé ici il n'y a pas longtemps d'ailleurs !)
Touloulou, tu a été taguée ! Le but du jeu est de raconter 7 petites révélations...
Ok je vais voir ça !
J'avais l'intention de commencer le guide avec wordpress ..
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