La
confession du jour : Nick Hornby, I’m so in love with you !
(Heureusement, mon copain ne passé pas par ici) (mais Nick
Hornby non plus).
Mon amour pour lui a commencé un jour gris où j’ai regardé Pour un garçon, adaptation d’un de ses
romans avec Hugh Grant dans le rôle du loser connard si typique de Hornby. Ses
livres sont drôles, pathétiques mais en même temps assez justes, et jamais
ennuyants. Et puis surtout, il adore la musique et en parle comme seul peut en
parler un passionné.
Après son livre culte Haute
fidélité, la musique tient à nouveau la tête d’affiche dans son dernier
roman, Juliet, naked.
On y rencontre Duncan. Il est fan de Tucker Crowe, un
musicien qui a eu son heure de gloire dans les années 1970-80 et n’a plus sorti
un seul disque depuis 1986. Mais quand je dis fan, c’est fan de chez fan. Du
genre à collectionner tous les bootlegs, discuter des heures sur son forum avec
d’autres types aussi fadas que lui, et même à aller en pèlerinage sur les lieux
marquants de la vie de son idole. Avec Duncan, il y a Annie, qui aime écouter Juliet, l’album culte de Tucker, mais
semble parfois se demander ce qu’elle fait avec ce fan un peu trop accro.
Un jour, Duncan reçoit une version inédite, la démo de Juliet. Cette démo, c’est donc Juliet, naked (= Juliet, nu) (tout comme l’album Let it be des Beatles est ressorti il y a quelques années en version « naked », dépouillé de ses arrangements). Duncan, ravi de l’avoir dans les mains en avant-première, en fait une critique dithyrambique. Sauf qu’Annie aussi l’a écouté, cet album, et le trouve naze. Pour montrer qu’elle peut avoir ses propres opinions, et aussi un peu pour se venger de Duncan qui la considère comme une bécasse qui n’y comprend rien, elle publie sa critique virulente sur le forum de Duncan. Et là…. Et là… Tucker Crowe en personne lui envoie un mail avec ces mots :
« Merci pour vos
critiques aimables et pleines de sensibilité. Je les ai beaucoup appréciées.
Cordialement, Tucker
Crowe
PS : Je ne sais
pas si vous fréquentez des gens de ce site, mais ils me font l’effet d’être
plutôt bizarres, et je vous serai reconnaissant de ne pas divulguer cette
adresse. »
Bien entendu, après ce premier rebondissement, l’histoire
devient assez excitante, à cause de la situation absurde qui se crée :
Annie ne dit rien sur ses échanges de mails avec Tucker, tandis que Duncan ne
se rend compte de rien. L’idée de départ d’Hornby était excellente, et j’ai
pris un réel plaisir tout comme Annie à imaginer la tête de Duncan s’il
découvrait la vérité.
Les personnes sont du pur Hornby : les deux hommes sont
lâches et pathétiques. Ce n’est pas parce que l’un est une rock star qu’il vaut
mieux que son fan, il n’y en a pas un pour racheter l’autre. Aussi bizarre que
cela puisse paraitre, j’adore ça dans les romans d’Hornby. Annie est un peu
plus digne, mais elle n’est pas pour autant épargnée et a aussi ses défauts.
J’ai plongé avec délice dans cet univers qui sentait bon le
rock’n’roll dans des bistrots et boites un peu cradingues, les road movies et
l’air iodé de la station balnéaire de Gooleness, où vivent Annie et Duncan.
Bien que Tucker Crowe soit un personnage fictif, les clins d’œil que fait
Hornby aux musiciens réels sont délicieux : il est comparé à Springsteen,
et Jeff Buckley, avant de mourir s’était réclamé de l’héritage du vieux rocker.
Le roman évoque aussi le processus de création, et l’inspiration. Comment
faire, quand elle ne nous est pas venue depuis vingt ans ? Et comme
d’habitude, Hornby n’oublie pas en plus de nous faire rire…
Décrire la musique avec des mots n’est pas aisé : je ne
sais pas exactement à quoi ressemblerait la musique de Tucker Crowe, mais à
cause de ses références au blues, au folk, au rock… j’ai pensé à Jeff Buckley
pendant ma lecture.
Je crois au final avoir préféré Haute fidélité à Juliet,
naked, qui perd un peu de son rythme sur la fin. Néanmoins, c’est un bon
Hornby, idéal pour découvrir son univers ! Que vous connaissiez ou non cet
auteur, jetez-vous dessus !
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge anglais,
chroniqué un trop tard. En revanche, il compte bien pour le challenge Des notes
et des mots !
11 commentaires:
Touloulou, tu m'as convaincue ! Ça faisait longtemps que j'entendais parler de cet auteur sans m'y intéresser plus que ça, mais là il remonte au top de mes listes d'envie ! Je ne sais pas si je commencerai par "Juliet, naked", mais j'en lirai un, c'est sûr..
Chouette si je t'ai convaincue ! Pour commencer, si tu ne lis pas celui-ci, je te conseille Haute fidélité.
J'ai été assez traumatisée par un prof d'anglais qui nous a fait lire il y a deux ans Fever Pitch, de Nick Hornby, mais tu m'as convaincue de retenter une lecture de cet auteur, qui, quand il ne parle pas de foot, a l'air de développer des intrigues très intéressantes :) Merci Touloulou^^
J'ai vu le film avec Hugh et j'ai beaucoup aimé. Je ne connais pas cet auteur, mais il devient très intéressant !!! Biz
Je note ton conseil ! Et tu penses que ça se lit bien en anglais ? Pour quelqu'un qui lit régulièrement en anglais ?
Pas autant aimé que Haute fidélité non plus, mais c'est incontestablement un très bon cru !
Il faut vraiment que je découvre cet auteur et Juliet Naked me tente particulièrement.
J'ai beaucoup aimé (et pourtant j'étais en froid avec l'auteur...)
Marmotte : Fever pitch est le seul qui me fait pas du tout envie, et pourtant j'adore cet auteur ! Oui, je te conseille de réessayer, et après tu sauras si tu aimes ou pas !
Syl : Ah oui c'est aussi grâce à ce film que j'ai découvert Hornby, il est vraiment bien ! Et le livre est assez différent sur la fin !
Anou : tu as commenté deux fois cet avis ? Ca prouve que tu es tentée ! :D
Pour répondre à ta question, j'ai déjà lu du Hornby et si tu es habituée, tente sans problème !
Adalana : je vois qu'on est d'accord ;)
Mya : Oui, il est pas mal pour le découvrir, je te le conseille !
keisha : ah bon en froid ? Mais pourquoi donc ?
Oh tu me donnes envie de lire un Nick Hornby ! Tu sais que le challenge d'Antoni est reconduit cette année ? Tu peux le faire compter pour 2012, donc !
Tant mieux si je te donne envie ! Je parlais du mois anglais, en fait qui n'était pas la même chose que le challenge d'Antoni. Je ne pense pas m'inscrire pour le challenge, j'en ai déjà beaucoup d'autres !
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