mardi 26 avril 2011

La porte aux oiseaux, Katie Hickman

 
Tout d’abord, je tiens à remercier vivement le site Livraddict et les éditions JC Lattès de m’avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre d'un partenariat !
 Je ne pense pas que j’aurais lu ce livre de moi-même, sans doute à cause de la couverture, mais cela aurait été dommage car ce fut une très jolie découverte !

Nous sommes transportés à Constantinople en 1599, en compagnie de plusieurs personnages dont les histoires se croisent et se rejoignent, notamment Paul, secrétaire de l’ambassadeur britannique auprès de l’empire ottoman et Célia, sa fiancée, portée disparue lorsque le bateau de son père fait naufrage. Vendue comme esclave par des corsaires turcs, elle se retrouve au harem du sultan. Cette histoire se mêle à celle d’Elisabeth, jeune étudiante à Oxford dans les années 2000, qui découvre partiellement le destin de Célia et cherche à en savoir plus, jusqu’à voyager jusqu’à la ville qui est le théâtre des aventures de Célia, Istanbul.


Dès le début, l’histoire nous emporte jusqu’à la capitale de l’empire le plus important de l’orient à l’époque, l’empire ottoman. Les points de vue des différents personnages permettent de découvrir les multiples facettes de la ville : d’un côté, l’Istanbul qu’arpentent Paul et ses collègues de l’ambassade, et Elizabeth, et de l’autre, l’Istanbul cachée, celle du palais du sultan où vivent les femmes de son harem, qui sont à jamais coupées du reste du monde. 


On ressent ce contraste dans la liberté de John le cuisinier, qui va et qui vient comme il veut et d’Elizabeth, qui cherche à trouver l’inspiration pour son mémoire et se laisse guider par un charmant autochtone à travers la ville. Au contraire, les passages mettant en scène Célia ont quelque chose d'étouffant : ses moindres faits et gestes sont épiés par la Sultane validé (la mère du sultan, et donc la femme la plus puissante de l’empire) et ses servantes, elle ne quitte jamais le palais et n’a plus qu’à renoncer à sa vie d’avant le harem. 
Les femmes du sultan sont confrontées à une énorme contradiction : en permanence enfermées, on leur accorde néanmoins beaucoup de richesses et de pouvoir, ce qui les rendrait chanceuses : mais est-on vraiment chanceuse quand on sait qu’on ne sortira plus jamais d’un palais et que l’on ne sera jamais libre d’aimer qui l’on veut ou d’aller où bon nous semble ?
 La vie et les luttes de pouvoir de ces femmes est extrêmement bien décrite, et offre un témoignage très intéressant (bien que fictif) d’une pratique qui est tellement éloignée de nos usages actuels qu’elle peut nous sembler incongrue et inacceptable, et qu'on en oublie qu'elle a réellement existé.


L’auteure décrit tout cela avec beaucoup de justesse, mêlant parfaitement des descriptions qui nous emportent et plusieurs intrigues qui rendent le livre d’autant plus palpitant. A aucun moment je ne me suis ennuyée : j’avais toujours envie de connaitre le sort, souvent périlleux,  de Celia ou de comprendre ce qui se tramait au harem : car en plus d’une histoire d’amour, ce roman contient une intrigue policière, certes secondaire, mais tout de même bien présente. 

Si le personnage d’Elizabeth aurait pu être plus fouillé à mon goût, j’ai beaucoup aimé Celia, partagée entre son désir fou de revoir celui qu’elle aime et celui de se faire plutôt discrète à la cour du sultan pour ne pas s’attirer d’ennuis. J'ai vraiment ressenti de la compassion pour elle, ressenti son tiraillement face à un choix impossible à faire. Je ne compte pas révéler quoi que ce soit sur la fin, mais sachez juste qu’elle est allée là où je ne l’attendais pas… et si elle m’a attristée, j’ai beaucoup apprécié le fait que Katie Hickman soit sortie des sentiers battus habituellement !


Ce livre m’a donc offert un joli voyage dans la magnifique ville qu’est Istanbul, en me rappelant de doux souvenirs de mes deux séjours là-bas… mais il m’a également offert une jolie histoire d’amour, jamais mièvre, ainsi qu’une belle incursion dans la vie des femmes de l’époque.

Dernière info : J'aime fouiner au moment où j'écris mes chroniques, j'apprends souvent des bonnes nouvelles. Pour ce livre, la voici : ce livre a une suite, d'ors et déjà publiée en VO ! (cela explique sans doute la fin un peu brutale...) Je sens que je ne vais pas pouvoir résister longtemps avant de craquer et de l'acheter ! (merci pour l'info L'antre des livres)
Et la couverture n'est-elle pas divine ?



Toutes les photos d'Istanbul sont de moi.

2 commentaires:

Adalana a dit…

Ça n'a pas l'air mal du tout ! Et j'aime bien les photos :)

Touloulou a dit…

C'est même très bien ! :D Je te le conseille vraiment !
Merci pour les photos :)