Présentation de l'éditeur :
Ces " messages cachés " nous entraînent au cœur de l'univers magique du jeune Harry Potter, celui qui fascine encore et toujours des millions de lecteurs puis de spectateurs partout dans le monde. Comme un photographe passionné change d'objectif, de cadrage, d'éclairage pour mieux révéler ce qu'il aime, l'auteur braque ici son regard curieux sur les aventures du magicien rebelle... Outre la biographie de J.K. Rowling, l'ouvrage aborde et développe tous les thèmes de la saga et en dévoile les mystères. Derrière les créatures féeriques, les elfes, les trolls, les centaures, les sorts et les magiciens se " cache " une œuvre d'une grande portée politique, révoltée et émancipatrice, où religion, sexualité, racisme et différences sociales sont subtilement évoqués. Rien n'échappe à l'analyse minutieuse de l'auteur qui fait de ce livre l'ouvrage le plus complet sur le sujet. Tous les fans trouveront dans ces pages tout ce qu'ils ont toujours voulu savoir sur Harry, Ron, Hermione, Hagrid, Dumbledore, Severus et les autres !
Mon avis :
En tant que fan d’Harry Potter, je suis la cible privilégiée des livres comme les Messages cachés d’Harry Potter. J’ai donc lu avec plus ou moins d’intérêt les différentes parties du livre.
La bio de JK Rowling est intéressante : je connaissais certains éléments, mais j’en ai découvert bien d’autres. Les diverses influences littéraires de l’auteur, autant en littérature jeunesse qu’adulte, sont également passionnantes, bien que cette partie ne soit souvent pas assez développée. Hammadi consacre ensuite plusieurs chapitres à des réflexions autour de certains thèmes centraux dans la série du petit sorcier : l’éloge de la différence et de l’égalité, la lutte entre le bien et le mal, entre la facilité et le combat, la vision de l’amitié, de l’amour ou de la mort. Ca avait l’air passionnant en perspective ; et c’est là que le bât blesse, car la réalité ne suit pas.
L’argumentation est très brouillone, et certains chapitres se répètent. Certains arguments sont balancés comme ça, sans développement, parfois la thèse n’est même annoncée qu’à la fin du chapitre ! A un moment, l’auteur, en évoquant la banalité du mal contre laquelle Harry lutte, indique en note de bas de page : « Lire à ce sujet L’origine du totalitarisme d’Hannah Arendt ». Il aurait certainement été plus intéressant d’expliquer la thèse d’Arendt et en quoi elle pouvait aider à mieux comprendre l’œuvre de Rowling car je doute que beaucoup de gens lisant Les messages cachés d’Harry Potter vont du tac au tac se jeter sur le livre en question (ça n’a en tout cas pas été mon cas).
Des détails font aussi que le livre ne fait pas vraiment professionnel. L’auteur ne manque pas de déclarations dithyrambiques concernant JK Rowling. Il ne cache pas son côté fan et son adoration pour elle, ce qui choque un peu dans un tel livre. Il va même jusqu’à faire un commentaire que je trouve déplacé sur un professeur qu’a eu Rowling :
« Son institutrice, Mrs Sylvia Morgan, place les bons élèves à gauche et les mauvais à droite (Jo étant placée par cette folle dans la « rangée stupide »). »
L’auteur résume également les livres et films sortis au moment de sa publication, et en fait une véritable critique. J’ai trouvé cela également déplacé, vu que ce n’était pas l’objectif du livre (du moins pas celui qui était présenté sur la quatrième de couverture). Un recensement des différents personnages m’a également légèrement ennuyée. Pas besoin de lire des essais sur le thème pour apprendre les éléments indiqués ; lire les livres de Rowling suffit amplement.
Enfin, plusieurs fautes d’orthographe donnent l’impression que le livre a à peine été relu avant d’être publié. Peut-être s’agissait-il de le publier le plus vite possible, pour surfer sur la vague après la sortie du dernier livre ? (Le livre a été publié en 2008)
Le livre se termine cependant sur une note plus positive : toute une série d’anecdotes sur les livres et leur création, très plaisante à lire. J’en connaissais certaines (elles ont notamment été racontées sur le site officiel de Rowling), mais c’est exactement le genre d’éléments qui comblent les fans.
Quelques exemples :
· Elle a imaginé Hagrid comme un Big Hell’s angel (ahah je l’imagine totalement comme ça !) mais sans moto
· Les mangemorts se nommaient d’abord Cavaliers de Walpurgis
· Les reliques de la mort est le premier tome à comporter des insultes
· Sa sœur Dianne lui a dit « Si tu tues Hagrid, je ne te pardonnerai jamais »
· La dernière phrase du dernier tome a longtemps été « Seuls ceux qu’il aimait pouvaient voir sa cicatrice » (phrase que je trouve par ailleurs bien plus jolie que celle qu’elle a fini par choisir).
J’ai donc été plutôt déçue par ce livre, car j’attendais plus de ses réflexions sur les grand thèmes que traite Rowling et qui font en partie le succès d’Harry Potter. Le livre réussit mieux dans la partie anecdotique, et nous apporte surtout une excellente nouvelle : Rowling a gardé toutes les notes qu’elle faisait quand elle écrivait les différents tomes, et envisage de rédiger une encyclopédie de l’univers potterien.
En bref :
Assez décevant par rapport aux promesses qu’il offrait en ce qui concerne la réflexion sur les thèmes d’Harry Potter et à cause du côté peu professionnel, ce livre est quand même intéressant quand il est plus anecdotique. Cependant, on peut peut-être trouver d’autres livres plus complets, ce qui fait que je doute que sa lecture soit indispensable pour les fans. Je vais tenter de trouver des livres du même genre en anglais, en espérant mieux tomber.